Dix-neuf organisations internationales de défense de la liberté de la presse ont condamné les nouvelles restrictions aux médias imposées par le roi Gyanendra, et en particulier l'ordonnance promulguée le 9 octobre 2005. Elles apportent notamment leur soutien aux radios indépendantes.
( délibéré le 17 octobre 2005)
La présente déclaration a été initiée par la « Mission internationale de la liberté de la presse et de la liberté d'expression au Népal »
- Article 19
- Le Comité de protection des journalistes (CPJ)
- La Fédération internationale des journalistes (IFJ)
- Le Soutien international des médias (IMS)
- L'Institut international de la presse (IPI)
- L'Institut de la presse en Inde (PII)
- Reporters sans frontières (RSF)
- L'Association des médias libres de l'Asie du sud (SAFMA)
- L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)
- L'Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC)
- L'Association mondiale des journaux (WAN)
Nous, membres de la « Mission internationale de la liberté de la presse et de la liberté d'expression au Népal », exprimons notre sérieuse inquiètude concernant la volonté de sa majesté le roi Gyanendra, du gouvernement et des forces de l'ordre de réduire à néant les médias indépendants qui critiquent les actions des autorités pour contrôler les libertés de la presse et d'expression depuis le 1er février 2005.
Nous condamnons particulièrement l'Ordonnance relative aux médias promulguée le 9 octobre. Cette ordonnance contient des dispositions amendant les lois déjà en application, telles que la mise en place de contrôles strictes sur la publication et la diffusion de programmes ou les propriétaires de médias, mais également l'introduction de lourdes peines pour ceux qui ne respecteraient pas la loi.
Les peines ont été dramatiquement alourdies pour les journalistes inculpés de diffamation qui doivent payer des amendes désormais dix fois supérieures et risquent également une peine d'emprisonnement de deux ans. L'ordonnance interdit de plus, à une organisation ou un individu de recevoir des licences d'exploitation pour une radio, une chaîne de télévision ou un journal. Ceux qui avaient été habilités (avant la promulgation de l'amendement) pour les trois médias ne pourront désormais exercer que deux des trois champs d'activités pendant une année.
D'autres dispositions interdisent l'importation de médias étrangers contenant des informations jugées dangereuses ou encore la diffusion d'information sur les radios. Ces stations ne pourront émettre que des programmes d'information sur la santé, l'éducation, la météo, le traffic routier, les conditions de transport ou d'autres sujets similaires sur le développement, alors que les informations qui ont des « effets négatifs sur les partis politiques », ou qui sont outrageantes et celles qui ne seraient pas en conformité avec la politique népalaise seront interdites. Conformément à l'ordonnance toutes les informations qui « incitent à la haine » ou seraient irrespectueuses envers tout membre de la famille royale seront également interdites.
Nous souhaitons réaffirmer notre solidarité avec la communauté des médias et des défenseurs de la liberté d'expression au Népal qui continuent d'être victimes de discrimination, harcèlement, répression et violence. A cet égard, nous continuerons à apporter notre soutien à les médias, sans aucune intention d'interférer dans leurs lignes éditoriales.
Nous félicitons la communauté des médias pour son dynamisme dans la défense de ses droits et appelons les autorités à reconsidérer l'ordonnance relative aux médias, et à mettre fin à toutes formes de censure directes ou indirectes, intimidation, harcèlement et attaques contre les médias et les défenseurs de la liberté d'expression.
De plus, nous recommandons vivement à la communauté internationale de soutenir les médias indépendants afin de sauvegarder un des derniers acquis démocratiques du royaume.