Les médias affiliés au Fatah réduits au silence

La prise de contrôle, le 14 juin 2007, de la bande de Gaza par le Hamas, parti islamiste arrivé au pouvoir en janvier 2006, s'est accompagnée d'une mainmise sur les médias jugés proches du Fatah, parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. “Les récents événements catastrophiques dans la bande de Gaza nous font craindre une détérioration des conditions de travail de l'ensemble des professionnels des médias dans les Territoires palestiniens. Le Hamas s'est attaqué de manière inacceptable aux médias proches de l'Autorité palestinienne. Nous demandons au Premier ministre Ismaël Haniyeh de faire évacuer les locaux de ces médias et de permettre leur retour sur les ondes”, a déclaré Reporters sans frontières. “L'aggravation de la situation sécuritaire retarde par ailleurs la libération du journaliste britannique Alan Johnston, détenu à Gaza depuis le 12 mars 2007”, a ajouté l'organisation. Le 13 juin 2007, le centre d'émission de la Palestine Broadcasting Corporation (PBC), télévision publique, a été détruit par des combattants du Hamas. Deux techniciens de la chaîne ont été interpellés pendant quelques heures avant d'être libérés. Deux jours plus tard, des dizaines d'hommes armés des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont envahi, à l'aube, les bureaux de la PBC, situés près du palais présidentiel, interrompant la diffusion des programmes. Les quelques journalistes qui se trouvaient encore sur place ont fui les lieux. Les équipements et les archives ont été pillés. Depuis cette attaque, la chaîne émet exclusivement depuis ses locaux situés en Cisjordanie, moins bien équipés que ceux qu'elle possédait dans la bande de Gaza. Par ailleurs, le 14 juin, le studio relais de la radio officielle La Voix de la Palestine, également proche du Fatah, a été incendié, entraînant l'arrêt de sa diffusion dans la bande de Gaza. Deux autres médias proches de l'Autorité palestinienne, La Voix de la Jeunesse et La Voix de la Liberté, ont également cessé d'émettre après que leurs locaux, situés dans le bâtiment Al-Chorouk, dans le nord de Gaza, ont été envahis par des individus armés et leur matériel détruit. La radio Al Aamal du Syndicat des ouvriers a subi le même sort.