Les journaux Vitebsky Kurier et Nasha Niva toujours aux prises avec le pouvoir

Le 20 février 2007, le bihebdomadaire Vitebsky Kurier a fait appel de la décision d‘expulsion de ses locaux - datant du 12 janvier - devant la Cour Suprême économique. Interrogée par Reporters sans frontières, la directrice de la maison d'édition du journal, Zanna Popova, a déclaré que le titre avait également sollicité que l'expulsion elle-même soit repoussée jusqu'au rendu du verdict de la Cour Suprême,et non exécutée le 23 février comme décidé en première instance. Cependant, a précisé Zanna Popova, la Cour suprême n'a toujours pas répondu à la demande d'appel, ni fixé une date pour l‘audience et le journal se trouve dans la plus complète incertitude. “Reporters sans frontières rappelle que les pressions administratives sont monnaie courante au Bélarus. Le pouvoir utilise cette méthode pour mettre de nombreux titres indépendants dans l'impossibilité de paraître ou d'être diffusés, quand ils ne sont pas tout simplement fermés. En 2005, par exemple, l'hedomadaire privé Den avait cessé de paraître à la suite de multiples annulations de contrats de location. Le président Alexandre Loukachenko est déterminé à maintenir coûte que coûte son emprise sur les esprits et la méthode qu'il a choisie lui permet de le faire discrètement“, a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse. Le Vitebsky Kurier doit faire face à des tentatives d'expulsion depuis le début du mois d'octobre 2006. Le 12 janvier 2007, le ministère de l'Information a donné deux semaines au journal pour confirmer sa nouvelle adresse, à défaut de quoi il risquerait la suspension. Il se trouve dans une situation absurde et pour l'heure sans issue, bien connue des médias indépendants du Bélarus : l'adresse du journal ne peut être enregistrée auprès du ministère sans l'accord des autorités locales, qui s'y refusent, et le journal ne peut plus utiliser son ancienne adresse enregistrée auprès du ministère, son bail n'ayant pas été renouvelé. Un autre titre indépendant, Nasha Niva, est menacé de suspension et de fermeture. Son cinquième contrat de location a été rompu sous la pression des autorités au début du mois de janvier 2007. Après que les services secrets s'étaient rendus au bureau du propriétaire des nouveaux locaux, le bail a en effet été annulé. Depuis avril 2006, le journal tente, en vain, de trouver de nouveaux bureaux. Il a même finalement accepté de quitter la capitale. Mais cette concession n'a pas porté ses fruits. Dans l'intervalle, le journal utilise les installations du Pen club de Minsk. Mais, comme l'avait précédemment déclaré à Reporters sans frontières Viktor Guretsky, responsable du bureau des licences du ministère de l'Information, le titre risque la fermeture s'il continue d'utiliser une adresse factice et non enregistrée. Lire le communiqué du 24 janvier 2007
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Updated on 20.01.2016