Les journalistes monténégrins de nouveau pris pour cible
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Actualisation du 16 décembre 2014 :
La Cour de Niksic a jugé cinq personnes accusées d’avoir agressé la journaliste Lidija Nikcevic du quotidien Dan le 4 janvier 2014. Elles ont été condamnées le 10 décembre à des peines allant de onze à quinze mois de prison. Après avoir déclaré dans un premier temps que les agresseurs avaient tenté de voler la journaliste, la police a ensuite affirmé que le propriétaire d’une entreprise de pompes funèbres,“Narcis” Zeljko Miletic, a organisé l’agression. Zeljko Miletic a été condamné à quinze mois de prison. Lidija Nikcevic avait écrit un article sur les pratiques controversées de l’entreprise de Zeljko Miletic. Les accusés ont plaidé non coupables.
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Reporters sans frontières s’inquiète d’une détérioration du climat pour les journalistes monténégrins, marquée par une nouvelle agression, quelques jours après une violente attaque contre les locaux d’un quotidien. Ces exactions sont perpétrées dans un contexte inacceptable d’impunité. Reporters sans frontières demande aux autorités monténégrines de garantir la sécurité des journalistes et de traduire les responsables de ces violences devant les tribunaux compétents.
Le 4 janvier 2014, une journaliste du quotidien Dan, Lidija Nikcevic, est violemment agressée devant les bureaux de son journal dans la ville de Niksic. Frappée à la tête à plusieurs reprises, elle souffre de blessures et a dû être hospitalisée pendant 24 heures.
Quelques jours auparavant, dans la soirée du 26 décembre 2013 à Podgorica, une explosion retentit devant les locaux du quotidien Vijesti, sous les fenêtres du bureau de Mihailo Jovovic, le directeur du quotidien. Quinze employés du quotidien sont présents sur les lieux au moment de la détonation. Aucun d’entre eux ne sera blessé.
“L’impunité dans les cas d’agressions de journalistes est la règle au Monténégro. La justice monténégrine fait preuve d’une bienveillance insupportable à l’égard de ceux qui agressent les journalistes. Nous demandons aux autorités du Monténégro, et notamment au Premier ministre Milo Djukanovic, de condamner ces agressions, et de tout faire pour traduire leurs auteurs devant la justice afin de d’instaurer un climat de sécurité pour les journalistes, nécessaire pour garantir la liberté d’information”, a déclaré Reporters sans frontières.
Ces faits violents clôturent une année difficile pour la liberté de l’information au Monténégro. En août 2013, une charge de TNT avait explosé dans la cour de la maison de Tufik Softic, journaliste d’investigation collaborateur là de Vijesti et Monitor vivant à Berane. Milka Tadić-Mijović, rédactrice en chef de Monitor, a reçu en 2013 des menaces particulièrement inquiétantes. La journaliste, qui a fait l’objet d’une véritable campagne de haine, a reçu des SMS d’une vulgarité inouïe. Ses démarches auprès de la police sont restées sans suite.
Ces dernières années, la situation au Monténégro est devenue très inquiétante pour les professionnels de l’information. Les journalistes de Vijesti, de Dan et du magazine Monitor sont régulièrement victimes de menaces ou d’agressions directes. Depuis l’assassinat du rédacteur en chef de Dan, Dusko Jovanovic, survenu en 2004 à Podgorica, les agressions contre les journalistes se multiplient, en toute impunité.
Le Monténégro est classé 113ème sur 179 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2013 publié par Reporters sans frontières.
Crédit photo : novosti
Publié le
Updated on
20.01.2016