Les journalistes doivent pouvoir enquêter sur la mort de Robert Chasowa
Organisation :
L’étudiant et activiste pro-démocratie Robert Chasowa, âgé de 25 ans, a été retrouvé mort sur le campus de l’école Polytechnique du Malawi le 24 septembre 2011. Les circonstances de ce drame sont loin d’être élucidées.
Robert Chasowa était l’auteur de plusieurs articles engagés, dont certains publiés sur le blog de Bright Baghaya Mhango. Il publiait une newsletter pro-démocratie hebdomadaire, intitulée Weekly Political Update (dont deux exemplaires sont disponibles ci-dessous), très critique à l’égard du Président du pays, Bingu wa Mutharika. Des membres de la Youth for Democracy (YFD), organisation malawite, ont déclaré que Robert Chasowa aurait été assassiné pour avoir menacé de révéler des informations compromettantes pour la police. “Reporters sans frontières déplore la mort de cet activiste et s’étonne des pressions exercées sur les journalistes qui enquêtent sur cette affaire. Nous demandons à la justice de mener une enquête impartiale. Le décès de Robert Chasowa, dans des circonstances particulièrement troublantes, survient dans un environnement hostile à la liberté d’expression. Récemment, plusieurs journalistes radios, dont ceux de Zodiak Broadcasting Station, ont été attaqués dans leurs voitures. Des militants des droits de l’homme ont vu leurs maisons cambriolées ou saccagées, et des activistes, comme Lawrence Bisika, ont été passés à tabac”, a poursuivi l’organisation. La police a conclu au suicide par défenestration du jeune homme. Mais de nombreuses bizarreries émaillent ce fait-divers : une lettre d’adieu retrouvée dans l’appartement de l’activiste s’adresse à son père, en l’appelant par le nom de son frère décédé. Une confusion de destinataire qui laisse perplexes les amis de Robert Chasowa. Le médecin légiste, Dr. Dzamalala a déclaré qu’il n’avait pas encore examiné le corps de la victime lorsque la police a rendu ses conclusions. Sur Capital radio, il a par la suite déclaré que Robert Chasowa avait probablement été assassiné. Le cadavre ne présentait aucune fracture, mais une grave blessure à l’arrière du crâne. Le corps présentait également au niveau du dos des traces de coups qui auraient été infligés plusieurs jours avant son décès. Après avoir annoncé son intention de révéler des informations compromettantes sur le gouvernement et la police, Robert Chasowa faisait l’objet de menaces depuis plusieurs semaines. Le médecin a ajouté dans son rapport d’autopsie que le lieu de la mort était officiellement incertain, puisque personne n’avait pu voir le corps sur la scène de crime, les policiers ayant très rapidement amené le cadavre à la morgue, et nettoyé le lieu où il avait été retrouvé. L’activiste était membre du New Vision Youth Organization (NVYO), qui traite des problèmes socio-économiques du Malawi, et prône le dialogue avec le Président. Il était à la tête du mouvement étudiant anti-gouvernemental YFD, dissout depuis sa mort. Plusieurs membres de la YFD et de la NVYO affirment que Robert Chasowa a été assassiné pour avoir mis au grand jour des accords passés entre ces associations et la police. Lors des manifestations du 17 août dernier, la police aurait en effet proposé des sommes allant jusqu’à 60 000 dollars à ces groupes pro-démocratie en échange de l’annulation des manifestations futures. Suite au décès de Robert Chasowa, plusieurs incidents ont eu lieu dans le pays, en lien avec cette affaire. Le directeur de NVYO, Ducan Nawazo Phiri, a été interpellé par la police le 11 octobre 2011 pour interrogation, après avoir confirmé publiquement l’entente conclue entre la police et les associations pro-démocratie. Il a été libéré le 14 octobre 2011. Justice Kangulu, un ami d’enfance de Robert Chasowa qui faisait également partie de la NVYO, a lui aussi été interrogé. Black Alex Moses, qui avait publié sur Internet des textes de Robert Chasowa, a été accusé le 26 septembre 2011 « d’impression et diffusion d’une publication séditieuse ». Black Moses reste en détention le temps de l’enquête. Son avocat, Lusungu Gondwe, a déposé une demande de libération sous caution qui a été refusée. Le rédacteur en chef de Weekend Nation, George Kasakula, a également été convoqué par la police. Les autorités lui ont demandé de révéler ses sources pour un article sur les détails de la mort de Robert Chasowa et ses liens avec la police. Les officiers ont également exigé l’ensemble des enregistrements d’interviews réalisées pour cet article. Le journaliste Phillip Pemba de The Nation a reçu des menaces de mort après avoir publié des articles sur la mort de Robert Chasowa. Enfin, la police a confisqué l’ordinateur personnel du colocataire de l’étudiant, Ndagha Mkandawire, sur lequel il rédigeait souvent ses articles. Les proches de Robert Chasowa craignent que les autorités ne cherchent ainsi à détruire des preuves ou des articles compromettants.
Robert Chasowa était l’auteur de plusieurs articles engagés, dont certains publiés sur le blog de Bright Baghaya Mhango. Il publiait une newsletter pro-démocratie hebdomadaire, intitulée Weekly Political Update (dont deux exemplaires sont disponibles ci-dessous), très critique à l’égard du Président du pays, Bingu wa Mutharika. Des membres de la Youth for Democracy (YFD), organisation malawite, ont déclaré que Robert Chasowa aurait été assassiné pour avoir menacé de révéler des informations compromettantes pour la police. “Reporters sans frontières déplore la mort de cet activiste et s’étonne des pressions exercées sur les journalistes qui enquêtent sur cette affaire. Nous demandons à la justice de mener une enquête impartiale. Le décès de Robert Chasowa, dans des circonstances particulièrement troublantes, survient dans un environnement hostile à la liberté d’expression. Récemment, plusieurs journalistes radios, dont ceux de Zodiak Broadcasting Station, ont été attaqués dans leurs voitures. Des militants des droits de l’homme ont vu leurs maisons cambriolées ou saccagées, et des activistes, comme Lawrence Bisika, ont été passés à tabac”, a poursuivi l’organisation. La police a conclu au suicide par défenestration du jeune homme. Mais de nombreuses bizarreries émaillent ce fait-divers : une lettre d’adieu retrouvée dans l’appartement de l’activiste s’adresse à son père, en l’appelant par le nom de son frère décédé. Une confusion de destinataire qui laisse perplexes les amis de Robert Chasowa. Le médecin légiste, Dr. Dzamalala a déclaré qu’il n’avait pas encore examiné le corps de la victime lorsque la police a rendu ses conclusions. Sur Capital radio, il a par la suite déclaré que Robert Chasowa avait probablement été assassiné. Le cadavre ne présentait aucune fracture, mais une grave blessure à l’arrière du crâne. Le corps présentait également au niveau du dos des traces de coups qui auraient été infligés plusieurs jours avant son décès. Après avoir annoncé son intention de révéler des informations compromettantes sur le gouvernement et la police, Robert Chasowa faisait l’objet de menaces depuis plusieurs semaines. Le médecin a ajouté dans son rapport d’autopsie que le lieu de la mort était officiellement incertain, puisque personne n’avait pu voir le corps sur la scène de crime, les policiers ayant très rapidement amené le cadavre à la morgue, et nettoyé le lieu où il avait été retrouvé. L’activiste était membre du New Vision Youth Organization (NVYO), qui traite des problèmes socio-économiques du Malawi, et prône le dialogue avec le Président. Il était à la tête du mouvement étudiant anti-gouvernemental YFD, dissout depuis sa mort. Plusieurs membres de la YFD et de la NVYO affirment que Robert Chasowa a été assassiné pour avoir mis au grand jour des accords passés entre ces associations et la police. Lors des manifestations du 17 août dernier, la police aurait en effet proposé des sommes allant jusqu’à 60 000 dollars à ces groupes pro-démocratie en échange de l’annulation des manifestations futures. Suite au décès de Robert Chasowa, plusieurs incidents ont eu lieu dans le pays, en lien avec cette affaire. Le directeur de NVYO, Ducan Nawazo Phiri, a été interpellé par la police le 11 octobre 2011 pour interrogation, après avoir confirmé publiquement l’entente conclue entre la police et les associations pro-démocratie. Il a été libéré le 14 octobre 2011. Justice Kangulu, un ami d’enfance de Robert Chasowa qui faisait également partie de la NVYO, a lui aussi été interrogé. Black Alex Moses, qui avait publié sur Internet des textes de Robert Chasowa, a été accusé le 26 septembre 2011 « d’impression et diffusion d’une publication séditieuse ». Black Moses reste en détention le temps de l’enquête. Son avocat, Lusungu Gondwe, a déposé une demande de libération sous caution qui a été refusée. Le rédacteur en chef de Weekend Nation, George Kasakula, a également été convoqué par la police. Les autorités lui ont demandé de révéler ses sources pour un article sur les détails de la mort de Robert Chasowa et ses liens avec la police. Les officiers ont également exigé l’ensemble des enregistrements d’interviews réalisées pour cet article. Le journaliste Phillip Pemba de The Nation a reçu des menaces de mort après avoir publié des articles sur la mort de Robert Chasowa. Enfin, la police a confisqué l’ordinateur personnel du colocataire de l’étudiant, Ndagha Mkandawire, sur lequel il rédigeait souvent ses articles. Les proches de Robert Chasowa craignent que les autorités ne cherchent ainsi à détruire des preuves ou des articles compromettants.
Publié le
Updated on
20.01.2016