Les frères Zahidov contraints de retourner en prison

Malgré l'appel lancé par leurs proches, le rédacteur en chef du quotidien d‘opposition Azadlig et Reporters sans frontières, les frères Sakit et Ganimat Zahidov ont été contraints de retourner en prison, le 8 décembre 2008. “Nous sommes attristés par cette nouvelle. D'une part, parce qu'elle signifie que des journalistes, qui n'ont pas leur place parmi les criminels, sont retournés en prison et sont privés de leur liberté. Mais aussi parce que les autorités n'ont pas saisi une occasion idéale de faire la démonstration de leur capacité à agir en faveur de la liberté de la presse et à faire preuve de tolérance envers ceux qui les critiquent”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 5 décembre 2008, Reporters sans frontières avait adressé une lettre au président de la République, Ilham Aliev, soulignant que la fête de Gurban (fête du sacrifice du mouton), célébrée le 8 décembre, est un moment “tout particulier, où le pardon est à l'honneur”, coïncidant pourtant “avec la date à laquelle Sakit et Ganimat Zahidov doivent retourner en prison”. Elle faisait également appel à la clémence du chef de l'Etat. Reporters sans frontières encourageait les autorités à remettre en liberté Sakit et Zanimat Zahidov en insistant sur le fait que “ce geste hautement symbolique serait perçu de manière très positive par la communauté internationale” et qu'il serait “de nature à améliorer le bilan de l'Azerbaïdjan en ce domaine. ” Le 4 décembre 2008, Sakit et Ganimat Zahidov, respectivement journaliste et ex-rédacteur en chef du principal quotidien d'opposition, Azadlig, ont bénéficié d'une remise en liberté exceptionnelle jusqu'au 8 décembre, pour participer aux obsèques de leur père, décédé le 2 décembre. Les journalistes purgent des peines de trois et quatre ans de prison, prononcées à l'issue de procès ayant échoué à démontrer leur culpabilité. ------------------------------------------------------------ 05.12 : Les frères Zahidov remis en liberté exceptionnellement après le décès de leur père Les journalistes azerbaïdjanais Sakit et Ganimat Zahidov ont été remis en liberté, le 4 décembre 2008, afin d'accompagner leur famille après la mort de leur père, Salim Zahidov. Ce dernier est décédé le 2 décembre 2008 et a été enterré le lendemain, en l'absence de ses deux fils, qui ont appris cette triste nouvelle depuis leurs geôles. À l'annonce du décès de leur père, les frères Zahidov ont exprimé leur souhait d'assister aux funérailles. D'abord refusée, leur requête a été finalement acceptée dans la nuit du 3 au 4 décembre. Les deux journalistes ont été remis en liberté, à titre exceptionnel, jusqu'au 8 décembre 2008. Reporters sans frontières a déjà fait part aux autorités de ses conclusions sur la situation de la presse en Azerbaïdjan à de nombreuses reprises. Le cas des frères Zahidov n'est pas isolé, les journalistes d'opposition Eynulla Fatullaïev et Mushfig Husseynov sont eux aussi toujours emprisonnés. Respectivement accusés de “diffamation”, d'"insultes envers les Azerbaïdjanais“, de “terrorisme” et de “corruption”. Ce qui porte à quatre le nombre de journalistes emprisonnés en Azerbaïdjan. Le poète et journaliste d'Azadlig, Sakit Zahidov a été condamné le 4 octobre 2006 à une peine de trois ans de prison pour trafic de drogue. Son frère aîné, Ganimat, rédacteur en chef du même quotidien d'opposition, a été condamné à quatre ans de prison, le 13 mai 2008, pour “hooliganisme aggravé” (article 127.2.3 du code pénal).
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Updated on 20.01.2016