Les deux reporters de l'agence DIHA restent en prison
Organisation :
Le 25 août 2006, la cour d'assises d'Adana, a décidé de maintenir Evrim Dengiz et Nesrin Yazar en détention provisoire jusqu'à leur prochaine audience fixée au 3 octobre prochain.
Les avocats des journalistes ont contesté le rapport d'expertise parvenu au tribunal confirmant que les produits interceptés dans le véhicule loué par les deux reporters servaient bien à fabriquer des cocktails molotovs.
L'un des avocats a par ailleurs dénoncé le fait que la police n'avait pas dressé de procès-verbal au moment de la fouille du véhicule, et estime par conséquent que le document ne peut être considéré comme conforme au droit.
Le 18 février 2006, le parquet de Mersin avait accusé les deux journalistes « d'atteinte à l'unité de l'Etat et à l'intégrité du territoire » et requis une peine de prison à perpétuité. L'acte d'accusation a désormais changé. Evrim Dengiz et Nesrin Yazar sont désormais poursuivies pour « collaboration avec le PKK ». Elles encourent dix ans de réclusion.
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2 août 2006
Les deux journalistes de l'agence kurde DIHA toujours incarcérées
« Nous demandons que les deux journalistes de l'agence DIHA, Evrim Dengiz et Nesrin Yazar, toujours incarcérées dans la prison d'Adana (sud du pays), soient remises en liberté provisoire durant la durée de leur procès. Les deux journalistes n'ont commis aucun crime de sang et sont en détention préventive depuis le 15 février 2006 », a déclaré Reporters sans frontières.
Leur avocat Bedri Kuran a fait appel de la décision de les maintenir en détention auprès de la Sixième Chambre de la Cour d'appel d'Adana. L'instance supérieure qui est la Troisième Chambre de la Cour d'assises de Malatya (est du pays) doit décider du sort des deux reporters.
La prochaine audience aura lieu le 25 août prochain devant la Sixième chambre de la Cour d'appel d'Adana. Les deux reporters risquent toujours la prison à vie pour « atteinte à l'unité de l'Etat et l'intégrité du territoire ».
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10 mai 2006
Les deux reporters de l'agence DIHA doivent être immédiatement libérées
« Nous demandons la libération provisoire des deux journalistes de l'agence DIHA en attendant l'issue de leur procès. Les deux reporters n'ont commis aucun crime de sang et rien ne justifie leur détention préventive. Nous demandons également au procureur de reconsidérer la peine requise, d'une extrême sévérité », a déclaré Reporters sans frontières.
Le procès des reporters de l'agence prokurde DIHA, Evrim Dengiz et Nesrin Yazar, a débuté le 9 mai 2006. Les deux journalistes, arrêtées par la police antiterroriste le 15 février 2006, sont accusées d'« atteinte à l'unité de l'Etat et à l'intégrité du territoire ».
Evrim Dengiz et Nesrin Yazar sont incarcérées depuis près de deux mois et ont été transférées, il y a deux semaines, à la prison de la ville d'Adana (sud du pays). Le tribunal a refusé leur demande de libération.
L'avocat des journalistes, Bedri Kuran, qui n'a pas accès au dossier puisque l'affaire est classée secret-défense, affirme que les forces de l'ordre n'ont pas respecté la procédure judiciaire lorsqu'elles ont effectué la fouille de leur voiture de location. Celle-ci aurait dû être réalisée sur ordre d'un magistrat ou d'un fonctionnaire de police. Il ajoute également qu'il n'existe aucun rapport d'expertise concernant les deux cocktails Molotov.
La prochaine audience se tiendra le 4 juillet. Les deux reporters risquent toujours la prison à vie.
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28 février 2006
Deux reporters accusées de fabriquer des cocktails Molotov risquent la prison à vie
Reporters sans frontières exprime sa profonde inquiétude quant au sort de deux reporters de l'agence prokurde DIHA, Evrim Dengiz et Nesrin Yazar, arrêtées le 15 février 2006 par la police antiterroriste à Mersin (300 kilomètres au sud d'Ankara). Les deux femmes ont été interpellées alors qu'elles venaient de couvrir la manifestation commémorant le septième anniversaire de la détention du leader séparatiste kurde du PKK/Kongra-Gel, Abdullah Öcalan.
Leur véhicule a été stoppé par un minibus, d'où sont sortis des hommes armés. Les forces spéciales les ont éloignées de la voiture pour procéder à la fouille. Un policier aurait alors trouvé des cocktails Molotov dans le véhicule, accusant les journalistes de les avoir fabriqués pour la manifestation. Le juge a classé l'affaire secret-défense et le procureur de Mersin réclame la prison à vie en vertu de l'article 302-1 du code pénal, pour « atteinte à l'unité de l'Etat et l'intégrité du territoire ».
« Nous sommes extrêmement inquiets des accusations portées contre les journalistes de l'agence DIHA et de la sévérité de la peine requise par le Procureur. Les circonstances de leur arrestation sont particulièrement confuses et ne permettent pas d'établir clairement leur culpabilité. Les autorités judiciaires doivent faire toute la lumière sur la provenance des cocktails Molotov, seul élément à charge contre les journalistes. La décision du juge de classer le dossier secret est hâtive et empêche toute transparence sur l'affaire», a déclaré Reporters sans frontières.
Evrim Dengiz et Nesrin Yazar ont été interrogées pendant deux jours, avant d'être incarcérées, le 17 février, à la demande du procureur de Mersin. Comme l'affaire a été classée secret-défense, les avocats des victimes n'ont aucun accès au dossier et peuvent difficilement construire leur défense.
L'article 302-1 du code pénal invoqué par le procureur est particulièrement sévère puisqu'il prévoit la prison à vie, sans recours à la loi d'amnistie, pour toute personne qui commet un « acte qui porte atteinte à l'unité de l'Etat (...) ou qui affaiblit son indépendance ».
D'après un membre de l'Association des droits de l'Homme IHD, Nesrin Yazar aurait déjà été menacée par les forces de police qui lui auraient demandé de ne plus travailler pour l'agence DIHA, la menaçant de représailles.
Publié le
Updated on
20.01.2016