Les deux journalistes séquestrés dans le delta du Niger ont été libérés

Reporters sans frontières exprime son soulagement après avoir appris la libération des deux travailleurs des médias qui étaient toujours retenus en otages dans l'Etat d'Imo (Sud-Est). L'ingénieur du son sud-africain, Nick Greyling, a été libéré le 8 mars 2010 dans la soirée. D'après la porte-parole de la chaîne M-Net Supersport, Caroline Creasy, le commentateur sportif nigérian, Bowie Attamah, aurait quant à lui été relâché le 5 mars. D'après l'AFP, qui cite une source "ayant participé à la négociation", une rançon de 15 millions de nairas (100 000 dollars) aurait été payée pour la libération du journaliste sud-africain. Les autorités ont démenti cette information. Peu d'éléments sont disponibles sur Bowie Attamah, mais il serait lui aussi en sécurité et en bonne santé. -------------------------------------------------------------------------------- 05.03.2010 - Reporters sans frontières inquiète pour deux journalistes séquestrés depuis cinq jours dans le delta du Niger Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude pour les deux journalistes sportifs de la chaîne sud-africaine M-Net Supersport, enlevés le 1er mars 2010 et toujours séquestrés par leurs ravisseurs. Nick Greyling, producteur de télévision sud-africain, et Bowie Attamah, commentateur sportif nigérian, ont été kidnappés aux alentours de l'aéroport d'Owerri, la capitale de l'Etat sud-est d'Imo, alors qu'ils se dirigeaient en bus vers Lagos. Le troisième journaliste enlevé en leur compagnie, Alexander Effiong, un cameraman nigérian, a réussi à échapper aux ravisseurs le lendemain de l'enlèvement et se trouve en sécurité à Lagos. "Alors que les espoirs étaient grands de voir ces deux journalistes relâchés rapidement, il est inquiétant de savoir qu'ils sont toujours en captivité. Nous soutenons les efforts des autorités nigérianes, spécialement le président par interim, Goodluck Jonathan, et le responsable des forces de police de l'Etat d'Imo, pour qu'un contact soit établi avec les ravisseurs et que la libération des deux otages intervienne dans les meilleurs délais", a déclaré l'organisation. "Répandue au Nigéria où elle touche souvent les travailleurs étrangers des grandes firmes pétrolières contre le paiement d'une rançon, la pratique du kidnapping, toujours lâche, est d'autant plus absurde lorsqu'elle vise des journalistes dont les moyens financiers sont très limités", a poursuivi Reporters sans frontières. Le 2 mars, jour de l'évasion d'Alexander Effiong, le directeur général de M-Net Supersport au Nigéria, Felix Awogu, avait déclaré à propos des deux otages : "Je suis certain de leur libération imminente. Je suis sûr que très bientôt, ils seront relâchés". Interrogé deux jours plus tard par Reporters sans frontières, il a affirmé : "Je regrette de vous dire que les deux journalistes sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Je reste confiant sur l'issue de cette affaire, mais nous devons attendre patiemment." En raison notamment des nombreuses arrestations arbitraires et du niveau élevé de violence auxquels sont souvent soumis les journalistes dans ce pays, le Nigéria se situe à la 135e place, sur 175 pays, du classement mondial 2009 de la liberté de la presse. Le 20 septembre dernier, le rédacteur en chef adjoint du quotidien The Guardian, Bayo Ohu, a été assassiné à son domicile de la banlieue de Lagos. Par ailleurs, le State Security Service (service de la police de la sécurité d'Etat) figure depuis plusieurs années dans la liste des prédateurs de la liberté de la presse dénoncée par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016