Le groupe islamiste armé, Jaïch Al-Moujahidine, a confirmé la libération des deux journalistes indonésiens Meutya Hafid (à gauche) et Budiyanto (à droite), de la chaîne Metro TV. Les deux reporters sont en route pour la Jordanie. Le rédacteur en chef de la chaîne s'est félicité de cette "merveilleuse surprise".
Meutya Hafid et Budiyanto sont arrivés en Jordanie le 22 février 2005, après avoir été bloqués, pendant la nuit du 21, à la frontière irako-jordanienne, fermée en raison de festivités religieuses. Ils devraient regagner l'Indonésie après avoir passé quelques tests médicaux.
Les deux journalistes affirment avoir été bien traités. « Nous avons été enlevés par trois hommes masqués près d'une station-service à une heure de Bagdad, quelque part entre Ramadi et Falloujah. Nous avons été bien traités. On nous a fourni tous les jours le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner sans contrepartie. Ils (les ravisseurs) étaient attentifs à nos besoins », a déclaré la journaliste et présentatrice de Metro TV, Meutya Hafid.
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Irak- 21.02.2005
Le Comité des oulémas irakiens annonce la libération des deux journalistes indonésiens
Le Comité des oulémas irakiens, principale organisation religieuse sunnite du pays, a annoncé, le 21 février 2005, la libération de la journaliste Meutya Hafid et du cameraman Budiyanto, enlevés en Irak le 15 février dernier à Ramadi (à l'ouest de Bagdad). Le ministère indonésien a confirmé quelques heures plus tard leur libération. Les deux reporters seraient en route vers la Jordanie.
Reporters sans frontières se félicite de sa libération qui a été confirmée par la Jaich Al-Moujahidine (Armée des combattants). Le groupe a « libéré les deux journalistes indonésiens, après s'être assuré de leurs identités, et présente ses excuses au peuple indonésien pour cette opération ».
Joint au téléphone par Reporters sans frontières, Don Bosco, le rédacteur en chef de la chaîne indonésienne a déclaré : « C'est une merveilleuse surprise. Les appels des dirigeants de Metro TV relayés par Al-Jazira et ceux de différents oulémas irakiens ont permis cette libération ».
Le 19 février, les autorités de Jakarta avaient envoyé à Amman une délégation, composée notamment d'experts en gestion de crises, afin d'obtenir la libération des deux journalistes. Un des propriétaires de Metro TV, Surya Paloh, avait également fait le déplacement. Le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, était apparu sur Al-Jazira pour demander la libération de ses deux concitoyens. « Les journalistes indonésiens enlevés en Irak étaient envoyés par leur rédaction et ne cherchaient nullement à interférer avec les affaires internes du pays. En tant que plus grand pays musulman au monde, nous nous sentons concernés par ce qui se passe en Irak et ces journalistes nous apportaient des nouvelles de ce pays », a-t-il déclaré.
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19.02.2005
Un groupe armé revendique l'enlèvement des deux journalistes indonésiensReporters sans frontières appelle à la plus grande mobilisation
Un groupe islamiste armé, Jaïch Al-Moujahidine (l'Armée des combattants), inconnu jusque ici, a revendiqué l'enlèvement des deux journalistes indonésiens Meutya Hafid (à gauche) et Budiyanto (à droite), de la chaîne Metro TV. Le groupe demande au gouvernement indonésien de "préciser la mission pour laquelle les deux journalistes étaient venus en Irak" et ajoute qu'il ne "sera pas responsable de la sécurité des deux otages si le gouvernement indonésien ne répond pas à sa requête".
"Cette revendication n'a aucun sens. La mission des deux journalistes est évidente. Ils étaient en Irak pour faire leur métier et rien de plus. Les ravisseurs doivent donc les libérer au plus vite, a déclaré Reporters sans frontières. Après des journalistes européens, des reporters asiatiques sont pris dans la tourmente des prises d'otages en Irak. Il faut que la communauté internationale pèse de tout son poids pour enrayer cet horrible chantage".
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18.02.2005 -
Sans nouvelles des deux journalistes, Metro TV appelle a la plus grande prudence
Les responsables de la chaîne de télévision indonésienne Metro TV restent très prudents sur les raisons de la disparition de deux journalistes en Irak, Meutya Hafid et Budiyanto, qui n'ont plus donné de nouvelles depuis le 15 février. « Ce qui s'est passé n'est pas encore clair. Je ne vois pas comment il pourrait s'agir d'un enlèvement politique, car l'Irak et l'Indonésie sont deux grands pays musulmans. Il doit s'agir d'une affaire criminelle ou d'une erreur de personnes », a déclaré à Reporters sans frontières Don Bosco, rédacteur en chef de la seule chaîne privée d'information en continu en Indonésie.
Selon Don Bosco, Meutya Hafid, âgée d'environ 25 ans, est une jeune présentatrice et journaliste « très professionnelle et courageuse ». Avant de se rendre en Irak, elle avait travaillé deux semaines en Aceh pour couvrir les conséquences du tsunami du 26 décembre 2004. Son cameraman, Budiyanto, âgé d'environ 35 ans, a une longue expérience en Irak, ayant couvert le conflit depuis 2003.
Les deux journalistes avaient déjà rendu compte, pendant deux semaines, des élections législatives irakiennes en janvier 2005, puis s'étaient repliés sur Amman. Leur rédaction avait ensuite demandé à la présentatrice et à son cameraman de repartir en Irak pour couvrir des festivités dans la ville chiite de Kerbala (sud de Bagdad). Le dernier contact entre Meutya Hafid, Budiyanto et leur rédaction à Jakarta est un appel téléphonique, le 15 février, alors que les deux journalistes se trouvaient sur une route en Irak.
L'un des propriétaires de Metro TV, Surya Paloh, doit se rendre dans la capitale jordanienne le 19 février, avec une délégation de six personnes, pour tenter de retracer le parcours des deux journalistes et d'établir des contacts permettant de les localiser.
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18.02.2005 -
Reporters sans frontières inquiète du sort de deux journalistes indonésiens « interceptés » en Irak
Reporters sans frontières exprime son inquiétude après la disparition de deux journalistes indonésiens, Meutya Hafid et Budiyanto, respectivement journaliste et cameraman de Metro TV, seule chaîne d'information en continu en Indonésie. Ils n'ont plus donné de nouvelles depuis le 15 février 2005 à la mi-journée.
Reporters sans frontières est extrêmement préoccupée par la recrudescence des disparitions de journalistes en Irak. « Pour le cas des deux journalistes indonésiens, nous ne savons toujours pas s'il s'agit d'un enlèvement. Nous sommes vigilants et mobilisés pour que tous les journalistes présents en Irak puissent exercer leur métier librement », a déclaré l'organisation.
« Nous rappelons que l'Irak reste le pays le plus dangereux du monde pour les journalistes. Au moins 32 journalistes ont été tués et une quinzaine d'autres enlevés depuis le début du conflit en mars 2003. Nous appelons tous les médias qui continuent de couvrir la situation dans ce pays à la plus grande prudence », a ajouté Reporters sans frontières.
Les circonstances de la disparition des deux journalistes indonésiens sont encore floues. « Nous avons reçu des informations (…) de la part du propriétaire d'une voiture louée par deux journalistes de Metro TV, indiquant que le 15 février leur véhicule, qui allait vers Ramadi, a été intercepté par un groupe armé », a déclaré Marty Natalegawa, porte-parole du ministère indonésien des Affaires étrangères. « La voiture, son chauffeur et les deux journalistes ont été conduits dans un lieu inconnu. Mais je ne parlerai pas encore d'enlèvement », a-t-il ajouté.
Un autre témoin a affirmé que les hommes armés, qui ont arrêté la voiture des deux journalistes qui se dirigeaient vers Bagdad, portaient des uniformes de l'armée irakienne. Pour le moment, aucun groupe n'a encore revendiqué leur éventuel enlèvement.
Meutya Hafid et Budiyanto se trouvaient en Irak depuis le 31 janvier 2005. Ils avaient loué une voiture à Amman et se dirigeaient vers la capitale irakienne lorsque leur voiture a été « interceptée ». L'annonce de leur disparition intervient 44 jours après celle de la journaliste française, Florence Aubenas, et de son guide, Hussein Hanoun Al-Saadi, dont on est sans nouvelles depuis le 5 janvier 2005, et 14 jours après l'enlèvement de la journaliste italienne Giuliana Sgrena, détenue par ses ravisseurs depuis le 4 février 2005.