Les députés ingouches demandent l'arrêt de la diffusion de RenTv
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Le 18 mars 2008, les députés du Parlement ingouche ont demandé la fin de la diffusion de RenTV dans la République d'Ingouchie (Caucase Nord). Ils ont également déclaré indésirables les journalistes de la chaîne. La demande des députés a été transmise aux représentants du Conseil de la Fédération, de la Douma ainsi qu'au procureur général, au directeur du FSB (ex-KGB) et au ministre de l'Intérieur. Le porte-parole du Conseil de la Fédération (Chambre haute), Sergueï Mironov, leur a répondu que les sénateurs n'avaient pas “le pouvoir de fermer des chaînes de télévision ou d'influer sur leur contenu”. L'adjoint au représentant du comité de la Douma d'Etat sur la politique et les technologies de l'information, Boris Reznik, a quant à lui indiqué que “les députés de la Chambre basse n'interviendront pas dans l'activité de RenTV “. Il a ajouté que si les députés ingouches avaient des griefs contre la chaîne, ils devaient s'adresser à la justice.
“Nous demandons aux autorités de conserver une position ferme face aux exigences du Parlement ingouche qui menacent directement la liberté d'expression dans cette république du Caucase où les droits de l'homme sont régulièrement bafoués”, a déclaré Reporters sans frontières.
Les députés ingouches ont expliqué leur position dans un communiqué : “Les reportages provocateurs, calomnieux et tendancieux de RenTV sur les événements en Ingouchie nous portent à croire que derrière eux agissent des forces intéressées par la déstabilisation de la situation dans le sud de notre pays. Nous avons toutes les raisons de croire que les reportages diffusés régulièrement sur cette chaîne sont directement liés aux tentatives de ces forces pour déstabiliser la région, y compris depuis l'étranger;”
Dans la nuit du 23 novembre 2007, trois journalistes de la chaîne, ainsi qu'un membre de l'organisation de défense des droits de l'homme Mémorial, avaient été arrêtés à leur hôtel à Nazran, capitale de l'Ingouchie, dépouillés de leurs matériel, ainsi que de leurs vêtements. Ils avaient été battus, menacés d'être exécutés, puis finalement relâchés dans un lieu inconnu. Deux des journalistes avaient dû être hospitalisés. Ils s'étaient rendus dans cette république du Caucase pour couvrir une manifestation de mécontentement à l'égard des autorités locales, incapables de mettre un terme à une série de meurtres et de disparitions.
La chaîne n'a pas souhaité commenter officiellement la demande des députés ingouches tant qu'elle ne leur sera pas directement adressée. Mariana Maximovskaïa, rédactrice en chef adjointe, a déclaré que, pour elle, cette requête était directement liée à un reportage diffusé le 16 mars évoquant les événements des derniers mois en Ingouchie, « où, de plus en plus souvent, on enlève et on tue des manifestants de l'opposition et où règne une censure générale ».
Publié le
Updated on
20.01.2016