Les bulletins d'informations d'une station basée à Londres brouillés à Harare
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Reporters sans frontières dénonce le brouillage, depuis le 1er septembre 2010, de certains programmes de Short Wave Radio Africa (SWRA), une station basée à Londres, émettant au Zimbabwe, et animée par des journalistes en exil. Selon plusieurs sources concordantes, cette mesure pourrait être le fait de la Central Intelligence Organisation (CIO), les services de renseignements zimbabwéens.
"Si les licences accordées en mai dernier à plusieurs publications indépendantes ont permis une amélioration du pluralisme de l'information après plusieurs années de monopole des médias d'État, le brouillage de cette radio en exil est un signal extrêmement négatif. L'assouplissement observé dans le secteur de la presse n'est visiblement pas à l'ordre du jour en ce qui concerne les médias audiovisuels. Nous demandons au gouvernement d'union nationale d'éclaircir sans délai cette situation et de garantir le droit des Zimbabwéens à l'accès à l'information", a déclaré l'organisation.
Le 1er septembre, dans la soirée, les premières trente minutes des programmes de SWRA, consacrées aux bulletins d'informations (Newsreel), ont été perturbées par un bruit parasite. Immédiatement après les informations, les programmes étaient à nouveau audibles sans problème. Depuis une semaine, le brouillage de Newsreel s'est répété plusieurs fois.
En 2005, le gouvernement de Robert Mugabe avait utilisé des équipements chinois pour brouiller Short Wave Radio Africa ainsi que Voice of America's Studio 7 et Radio Voice of the People (VOP). Le chef de l'État zimbabwéen considère ces stations comme des radios pirates émettant au Zimbabwe dans le seul but de le renverser. Cinq ans auparavant, la Cour suprême avait donné raison à SWRA, alors appelée Capital Radio, dans une affaire dans laquelle la radio mettait en cause le monopole audiovisuel de la Zimbabwe Broadcasting Corporation (ZBC). Six jours après le début de ses programmes, émis depuis un hôtel à Harare, la radio avait été fermée par la police.
Dans une autre affaire, l'artiste Owen Maseko risque 20 ans de prison pour avoir organisé une exposition sur les massacres de Gukurahundi, survenus peu après l'indépendance du pays. L'artiste est accusé de "diffusion de mensonges dans le but d'inciter à la violence". Le gouvernement zimbabwéen a interdit, le 27 août dernier, tout film, publication dans les médias ou expression artistique sur le Gukurahundi.
"Cette mesure rétrograde reflète la persistance de réflexes paranoïaques de la part de certains secteurs du gouvernement zimbabwéen, visiblement pas prêts à tolérer la libre expression sur des événements appartenant à l'histoire du pays", a conclu Reporters sans frontières, qui demande que les charges retenues contre Owen Maseko soient abandonnées.
Publié le
Updated on
20.01.2016