Les autorités menacent les médias étrangers, les arrestations de journalistes et blogueurs se poursuivent
Organisation :
Alors que le ministère syrien de l’Information a menacé, le 9 mars 2012, les médias arabes et étrangers et leurs correspondants entrés illégalement en Syrie, les arrestations de journalistes et blogueurs syriens continuent.
Dans un communiqué publié le 9 mars 2012, le ministère syrien de l’Information a menacé de prendre des mesures contre les médias arabes et étrangers et leurs correspondants entrés illégalement en Syrie, ainsi que contre toutes personnes collaborant avec eux. Le ministre les accuse de complicité avec les “terroristes”, en couvrant leurs activités, en “faisant l’apologie de leurs crimes”, et en “fabriquant de fausses informations”.
Le ministre a réitéré sa position selon laquelle les médias qui font entrer de manière illégale des journalistes sont responsables légalement et moralement des conséquences qui peuvent advenir. Ces propos viennent faire écho à la position des autorités syriennes suite au bombardement du Centre des médias de Bab Amr, dans lequel Rémi Ochlik et Marie Colvin avaient trouvé la mort, et Paul Conroy et Edith Bouvier avaient été blessés, et s’étaient retrouvés pris au piège avec William Daniels et Javier Espinosa, dans l’enfer du quartier.
Si les autorités syriennes annoncent fièrement avoir donné des autorisations à 365 médias arabes et étrangers depuis le début du soulèvement en mars 2011, Reporters sans frontières recense au quotidien des refus de la part des services consulaires syriens à l’étranger de délivrer des visas à des médias ou des journalistes freelance. Par ailleurs, encore faut-il que les médias autorisés à entrer puissent travailler de manière libre et indépendante, sans risque d’interpellation ou d’y trouver la mort.
En parallèle de ces menaces ouvertes prononcées par le ministre, les arrestations continuent.
Le 8 mars dernier, Othman Matar, père du journaliste Gheith Matar, a été arrêté.
Le 7 mars dans la soirée, les forces de sécurité syriennes ont arrêté douze jeunes au restaurant Niniar, dans le quartier de Bab Sharqi à Damas, parmi lesquels Yara Michel Shammas, 20 ans, spécialiste en informatique, fille de l’avocat et militant des droits de l’homme connu pour ses activités sur Facebook, ainsi que le blogueur Jehad Jamal, plus connu sous le nom de “Milan”, qui avait été libéré le 29 décembre dernier. A également été arrêtée Etab Labbad, 20 ans. Etudiante en journalisme, elle collabore à plusieurs journaux et sites Internet, tels que Kassioun et Baladna.
Par ailleurs, neuf personnes, sur les seize arrêtées le 16 février dernier dans la rafle qui a visé le Syrian Center for Media, sont toujours incarcérées, parmi lesquelles, Mazen Darwish, directeur du Centre. Son également toujours détenus: Hussein Gharir, Hani Zetani, Joan Farsso, Bassam Al-Ahmed, Mansour Al-Omari, Abdel Rahman Hamada, Ayham Ghazzoul et Shady Yazbek.
Reporters sans frontières renouvelle son appel à leur libération.
Reporters sans frontières rappelle que la Syrie est sur la liste des ‘Ennemis d’Internet’ publiée le 12 mars 2012. Les centres de médias des comités locaux de coordination se sont vu décerner le prix 2012 du Net-Citoyen. Le pays figure à la 176e place (sur 179) du classement 2011/2012 de la liberté de la presse.
Par ailleurs, plusieurs journalistes et net-citoyens sont toujours détenus ou n’ont plus donné de nouvelles. Voilà une liste non-exhaustive (avec le soutien du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression) :
* Said Dairky, ingénieur qui travaille à la télévision nationale, arrêté le 14 janvier dernier ;
* Alaa Shueiti, cyberactiviste, arrêté le 15 octobre 2011, à Homs ;
* Mos’ab Massoud, journaliste pour Addounia, arrêté le 1er octobre 2011, après avoir publié un article sur Elaph, intitulé “The ministry of media and information and the question of sectarism”;
* Firas Fayyad, réalisateur, arrêté le 1er décembre 2011, à l’aéroport de Damas, alors qu’il voulait se rendre à Dubaï ;
* Bilal Ahmed Bilal, réalisateur pour la chaîne Falesteen, arrêté à Mo’adamieh dans la banlieue de Damas, le 13 septembre 2011 ;
* Abdelmajid Rashed Al-Rahmoun, arrêté le 23 août 2011 à Hama ;
* Tarek Said Balsha, photographe arrêté à Latakiya le 19 août 2011. On est sans nouvelles de lui depuis ; * Mohamed Nihad Kurdiyya, ingénieur mécanique, arrêté à Latakiya alors qu’il devait être interviewé sur Al-Jazeera, le 18 août 2011 ; * Adel Walid Kharsah, reporter, arrêté le 17 août 2011 alors qu’il couvrait les manifestations à Deraa ; * Olwan Zouaiter, journaliste, a collaboré pour de nombreux quotidiens libanais. Il avait été arrêté par les services de renseignements dans la ville de Raqqa, le 16 mars 2011. Suite à une condamnation initiale à cinq ans de prison, pour avoir contacté l’opposition syrienne, sa peine a été allégée à treize mois de prison ferme. Il purge sa peine à la prison de Raqqa. Par ailleurs, depuis le 10 février dernier, la rumeur circule que le corps sans vie de l’écrivain et activiste, Hussein Issou, arrêté le 3 septembre 2011 dans la ville d’Al-Hassakah (Nord-Est), aurait été transféré à la morgue de l’hôpital militaire de Damas. Depuis, nous assistons à une guerre de l’information, ou de la désinformation sur le sort de cet opposant. Le 13 février, Reporters sans frontières a exhorté les autorités syriennes à faire toute la lumière sur l’état de santé de Hussein Issou. Sa famille est toujours sans nouvelles. Par ailleurs, Moheeb Al-Nawaty, journaliste palestinien vivant en Norvège depuis 2007, est porté disparu depuis le 5 janvier 2011, quelques jours après son arrivée à Damas. Le journaliste, affilié au Fatah, travaillait auparavant pour le site internet de la chaîne satellitaire Al-Arabiya.Tal Al-Mallouhi, une étudiante et blogueuse de 19 ans, est détenue depuis la fin du mois de décembre 2009, a comparu de nouveau, le 17 janvier 2011, devant la Haute Cour de sécurité de l’Etat. Elle serait accusée d’ “espionnage” au profit des Etats-Unis et détenue à la prison de Douma, près de Damas. Les internautes du monde entier se sont mobilisés en ligne pour réclamer sa libération.
* Said Dairky, ingénieur qui travaille à la télévision nationale, arrêté le 14 janvier dernier ;
* Alaa Shueiti, cyberactiviste, arrêté le 15 octobre 2011, à Homs ;
* Mos’ab Massoud, journaliste pour Addounia, arrêté le 1er octobre 2011, après avoir publié un article sur Elaph, intitulé “The ministry of media and information and the question of sectarism”;
* Firas Fayyad, réalisateur, arrêté le 1er décembre 2011, à l’aéroport de Damas, alors qu’il voulait se rendre à Dubaï ;
* Bilal Ahmed Bilal, réalisateur pour la chaîne Falesteen, arrêté à Mo’adamieh dans la banlieue de Damas, le 13 septembre 2011 ;
* Abdelmajid Rashed Al-Rahmoun, arrêté le 23 août 2011 à Hama ;
* Tarek Said Balsha, photographe arrêté à Latakiya le 19 août 2011. On est sans nouvelles de lui depuis ; * Mohamed Nihad Kurdiyya, ingénieur mécanique, arrêté à Latakiya alors qu’il devait être interviewé sur Al-Jazeera, le 18 août 2011 ; * Adel Walid Kharsah, reporter, arrêté le 17 août 2011 alors qu’il couvrait les manifestations à Deraa ; * Olwan Zouaiter, journaliste, a collaboré pour de nombreux quotidiens libanais. Il avait été arrêté par les services de renseignements dans la ville de Raqqa, le 16 mars 2011. Suite à une condamnation initiale à cinq ans de prison, pour avoir contacté l’opposition syrienne, sa peine a été allégée à treize mois de prison ferme. Il purge sa peine à la prison de Raqqa. Par ailleurs, depuis le 10 février dernier, la rumeur circule que le corps sans vie de l’écrivain et activiste, Hussein Issou, arrêté le 3 septembre 2011 dans la ville d’Al-Hassakah (Nord-Est), aurait été transféré à la morgue de l’hôpital militaire de Damas. Depuis, nous assistons à une guerre de l’information, ou de la désinformation sur le sort de cet opposant. Le 13 février, Reporters sans frontières a exhorté les autorités syriennes à faire toute la lumière sur l’état de santé de Hussein Issou. Sa famille est toujours sans nouvelles. Par ailleurs, Moheeb Al-Nawaty, journaliste palestinien vivant en Norvège depuis 2007, est porté disparu depuis le 5 janvier 2011, quelques jours après son arrivée à Damas. Le journaliste, affilié au Fatah, travaillait auparavant pour le site internet de la chaîne satellitaire Al-Arabiya.Tal Al-Mallouhi, une étudiante et blogueuse de 19 ans, est détenue depuis la fin du mois de décembre 2009, a comparu de nouveau, le 17 janvier 2011, devant la Haute Cour de sécurité de l’Etat. Elle serait accusée d’ “espionnage” au profit des Etats-Unis et détenue à la prison de Douma, près de Damas. Les internautes du monde entier se sont mobilisés en ligne pour réclamer sa libération.
Publié le
Updated on
20.01.2016