Les autorités limitent l’usage des communications les plus sécurisées sur BlackBerry, et arrêtent des blogueurs
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Reporters sans frontières condamne la décision des Emirats arabes unis de limiter l’accès au système BlackBerry Enterprise Server (BES), hautement sécurisé, à quelques entreprises seulement.
Le directeur général de l’opérateur Du, Osman Sultan, a annoncé le 25 avril 2011 que cette mesure imposée par les autorités entrerait en vigueur le 1er mai prochain. Son concurrent, Etisalat, a également reçu l’ordre de restreindre l’accès au BES aux seules entreprises comptant plus de 20 utilisateurs du smartphone.
Reporters sans frontières demande aux autorités émiraties de renoncer à une telle législation, comme ils l’avaient fait en octobre 2010, concernant l’accès à certaines applications BlackBerry.
Les Emirats arabes unis n’en sont pas à leur premier coup d’essai. “Le gouvernement ne doit pas profiter du contexte politique tendu dans la région pour renforcer le contrôle de l’information et des communications dans le pays”, a déclaré l’organisation.
Si cette restriction est mise en place, les utilisateurs de BlackBerry devront se contenter du système BlackBerry Internet Service (BIS), qui diffuse les données via le réseau Internet classique. La technologie BES permet, elle, la transmission des données à l’aide de serveurs basés à l’étranger, qui échappent au contrôle des autorités.
En outre, deux blogueurs et un net-citoyen sont actuellement emprisonnés, sous des prétextes fallacieux, pour s’être exprimés en ligne. Ahmed Mansour, blogueur populaire, est détenu depuis le 8 avril 2011. Il avait auparavant été la cible de menaces de mort. Lors de son arrestation par une dizaine d’hommes, son ordinateur et des documents avaient été saisis. Son blog, suspendu il y a un an, était également administré par le blogueur Farhad Salem Al-Shehhi, qui a été arrêté le lendemain.
Nasser bin Ghaith, écrivain et professeur à l’université Paris-Sorbonne d’Abu Dhabi, a quant à lui été arrêté le 10 avril. Tous trois avaient signé une pétition demandant au Conseil fédéral national des Emirats arabes unis d’étendre le droit de vote dans le pays, et d’accorder davantage de pouvoir au Parlement.
Deux autres signataires de la pétition, Hassan Ali Al Khamis et Ahmed Abdul Khaleq, ont également été arrêtés peu de temps après.
Reporters sans frontières demande aux autorités de relâcher immédiatement les cinq détenus, qui n’ont fait qu’exercer leur droit fondamental à s’exprimer librement. Elles doivent mettre un terme à la politique liberticide et répressive ayant cours dans le pays.
Les Emirats arabes unis font partie des pays “sous surveillance” dans la liste des “Ennemis d’Internet” publiée le 12 mars 2011 par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016