Les autorités iraniennes excellent dans l’art de la manipulation et de la provocation
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Alors que la République islamique a une nouvelle fois montré son excellence dans l’art de la provocation, en utilisant les aveux de la condamnée à mort, Sakineh Mohammadi Ashtiani, contre les deux journalistes allemands emprisonnés en Iran, 100 personnalités allemandes ont appelé, le 2 janvier 2011, à leur libération immédiate.
L’arrestation des deux journalistes a été rendue publique le 11 octobre 2010, alors qu’ils venaient d’interviewer le fils de cette Iranienne condamnée à la lapidation pour adultère. Incarcérés dans la ville de Tabriz, ils ont pu rencontrer leur famille, le 27 décembre dernier.
Lors d’une conférence de presse organisée par les autorités judiciaires à Tabriz le 1er janvier 2011, Sakineh Mohammadi Ashtiani a annoncé qu'elle porterait plainte contre les deux journalistes allemands pour avoir interviewé son fils.
Reporters sans frontières rappelle que depuis le début de l’affaire « Sakineh », la République islamique d’Iran s'est efforcée de manipuler les médias étrangers afin de détourner l’attention de la communauté internationale de la situation tragique des prisonniers politiques en Iran. Les deux journalistes allemands sont les otages du régime de Téhéran qui entend les utiliser comme moyen de chantage.
Il ne fait aucun doute que Sakineh Mohammadi Ashtiani a été contrainte et forcée de faire de telles déclarations le 1er janvier dernier. L’organisation rappelle que les autorités iraniennes exercent de manière systématique de fortes pressions psychologiques sur les détenus afin qu’ils fassent des aveux et dénoncent d’autres personnes. Elles recourent notamment aux aveux filmés, dans des mises en scène pathétiques et caricaturales. Ces aveux ont également pour but de calmer les critiques émanant de l’étranger.
A l’occasion de la reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien, Reporters sans frontières avait adressé, le 21 octobre 2010, une lettre aux ministres des Affaires étrangères des pays négociateurs (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) pour leur faire part de sa profonde préoccupation sur la situation de la liberté d’expression en Iran.
L’organisation demande aux pays concernés, qui représenteront la communauté internationale lors de cette rencontre avec l’Iran, "d'intervenir personnellement en faveur des deux journalistes allemands. Notre organisation encourage également chacun des représentants à aborder avec les autorités iraniennes la question de la libération des journalistes et blogueurs à l'heure actuelle emprisonnés dans le pays. Le respect des droits fondamentaux se doit d'être évoqué parallèlement aux discussions économiques et scientifiques."
Publié le
Updated on
20.01.2016