Les autorités iraniennes doivent veiller à ce que les journalistes iraniens et étrangers couvrent librement la crise électorale

Reporters sans frontières s'inquiète de la recrudescence des entraves à la liberté d'information depuis le rejet massif, le 11 janvier, de candidatures réformatrices aux élections législatives. L'organisation demande aux autorités de la République islamique de permettre aux journalistes de couvrir librement la crise politique qui secoue actuellement le pays. Reporters sans frontières demande également aux autorités de donner des visas aux journalistes étrangers qui en font la demande.

Reporters sans frontières s'inquiète de la recrudescence des entraves à la liberté d'information depuis le rejet massif, le 11 janvier, de candidatures réformatrices aux élections législatives. L'organisation demande aux autorités de la République islamique de permettre aux journalistes de couvrir librement la crise politique qui secoue actuellement le pays. Reporters sans frontières demande également aux autorités de donner des visas aux journalistes étrangers qui en font la demande. Huit quotidiens réformateurs - Yas-e no, Sharq, Nassim-e Sabah, Tosseh, Aftab-e Yazd, E'temad, Hambastegi, et Mardomsalari - ont reçu, dans la semaine du 29 janvier, des menaces provenant des autorités judiciaires, suite à leur couverture d'un sit-in des députés réformateurs devant le Parlement. Le procureur Saïd Mortazavi a demandé au ministère de la Culture et de l'Orientation islamique d'émettre un avertissement à ces journaux, les accusant de " semer la discorde ". Le procureur de Téhéran a renchéri le 8 février par une mise en garde : " Tout journal publiant des articles sur le boycott des élections sera immédiatement suspendu." Cinq journalistes ont par ailleurs été officiellement convoqués par le ministère de la Justice : - Shadi Sadr, journaliste à Yas-e no et directrice du site www.womeniran.com devra se rendre prochainement au tribunal de Qazvin pour une plainte déposée par le parquet. - Abdollah Nasseri, directeur de l'agence officielle IRNA, a été convoqué par la section 1083 du tribunal de Téhéran pour répondre à des plaintes déposées par le parquet en raison de sa couverture de la crise politique. - Mashallah Shamsolvaezin, rédacteur en chef de plusieurs grands journaux réformateurs suspendus, a été convoqué le 28 janvier par la 6e section du tribunal de Téhéran pour ses écrits sur la crise parlementaire. - Abdolrassul Vessal, directeur du quotidien Iran, a été convoqué par la 6e section du tribunal de Téhéran pour la publication du discours du porte-parole du gouvernement lors du sit-in des députés réformateurs au Parlement. Il est accusé de " diffusion de fausses informations ". - Rassoul Montakhabnia, député réformateur et journaliste, a été convoqué par le tribunal du clergé pour un article très critique à l'égard d'un discours du Guide de la République islamique sur la presse en Iran. Dans l'ensemble du pays, et surtout dans les grandes villes de province, des journalistes ont confirmé à Reporters sans frontières avoir reçu des menaces téléphoniques pour leurs articles concernant la couverture de la crise politique. Certains directeurs de journaux, qui avaient été l'objet de plaintes déposées il y a plusieurs mois, voire plusieurs années, ont été convoqué cette semaines par la justice. Enfin, plusieurs médias ont été suspendus : - Dans la province de Kerman, l'hebdomadaire Hadith-e Kerman, a été suspendu le 7 février, pour avoir couvert l'an passé une affaire de meurtres en série commis par des milices armées. Dans la province du Khorassan, l'hebdomadaire No Andish a été suspendu pour un an, le 4 février, sur l'ordre de la 7e cour d'appel du tribunal de Mashhad, pour une plainte déposée par le parquet. Le rédacteur en chef du journal, son directeur et un journaliste ont été condamnés à verser une amende de 5 millions de rials (environ 500 euros au taux officiel) et un autre journaliste à une amende de 1 million de rials (environ 100 euros).
Publié le
Updated on 20.01.2016