Reporters sans frontières dénonce la suspension de l'enquête sur l'assassinat de Véronika Cherkasova annoncée le 27 décembre 2005 par le procureur chargé de l'affaire. Depuis sa mort le 18 octobre 2004, le parquet bélarusse n'est jamais parvenu à identifier les coupables. La piste professionnelle n'a jamais été retenue par les enquêteurs qui se sont limités à n'interroger que les membres de la famille de la victime.
Reporters sans frontières dénonce la suspension de l'enquête sur l'assassinat de Véronika Cherkasova annoncée le 27 décembre 2005 par le procureur chargé de l'affaire. Depuis sa mort le 18 octobre 2004, le parquet bélarusse n'a trouvé aucun élément probant permettant de déterminer les auteurs du crime de la journaliste de l'hebdomadaire des syndicats indépendants Solidarnost. Pendant plus d'un an, la piste professionnelle n'a jamais été retenue par les enquêteurs, malgré les appels de Reporters sans frontières au procureur général en ce sens et ceux de la famille de la victime.
« La suspension de l'enquête officielle et l'abandon des investigations laissent peu d'espoir qu'un coupable soit jamais identifié. Une affaire de plus sur laquelle le mystère ne sera jamais levé qui s'ajoute aux cas de Dmitri Zavadski, de Mikhaïlo Kolomiets et de Vassili Grodnikov. Le Bélarus est un pays où l'on n'enquête pas sur la disparition des journalistes », a déclaré Reporters sans frontières.
Les autorités bélarusses se sont toujours bornées à suspecter le fils de la journaliste, Anton Filimonov, dernière personne à avoir quitté le domicile de sa mère et le lieu du crime. Le jeune garçon s'était réfugié à Moscou pour échapper à une expertise médicale, exigée par le parquet de Minsk le menaçant d'internement en hôpital psychiatrique. La mère de la victime, Diana Cherkasova, avait dénoncé l'acharnement des autorités contre sa famille.
Véronika Cherkasova était journaliste d'investigation de l'hebdomadaire Solidarnost, dont l'existence est très sérieusement menacée depuis son retrait forcé des kiosques, annoncé le 30 novembre dernier. Son rédacteur en chef, Alexandre Starikévitch, s'était étonné lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Association des journalistes bélarusses (BAJ), en avril 2005, que les enquêteurs n'aient jamais fait le lien entre les investigations menées par la journaliste sur les ventes d'armes du gouvernement du Bélarus à l'Irak et sa mort. Alexandre Starikévitch avait ajouté qu'il concluait à l'implication des autorités dans cette affaire s'efforçant de dissimuler le crime en excluant la piste professionnelle.