Les autorités entament la fermeture d'une cinquantaine de radios privées

Les autorités ougandaises ont commencé de fermer les médias privés qui ne se sont pas acquittés de leur licence. Le 8 janvier, quatre radios et une chaîne de télévision privées basées à Kampala ont été contraintes de cesser d'émettre. Reporters sans frontières demande au gouvernement de faire preuve de plus de souplesse.

Les autorités ougandaises ont commencé de fermer les médias privés qui ne se sont pas acquittés de leur licence. Le 8 janvier, quatre radios et une chaîne de télévision privées basées à Kampala ont été contraintes de cesser d'émettre. "Il est normal que le gouvernement demande aux médias privés de s'acquitter d'une licence, mais cela ne justifie pas la vague de fermetures qui s'annonce", a déclaré Reporters sans frontières. "La plupart des médias concernés ne sont pas commerciaux et n'ont pas les moyens de payer la taxe qui leur est demandée. Les autorités doivent faire preuve de souplesse et trouver un compromis qui n'entraîne pas la disparition pure et simple de la moitié des radios privées du pays. C'est le peuple ougandais qui en subirait les conséquences en étant privé d'une grande partie de l'information", a ajouté l'organisation. Le 8 janvier 2004, le Broadcasting Council (instance de régulation des médias audiovisuels) a confisqué les émetteurs de quatre radios (Kampala African Radio, Mama FM, Kampala FM et Top Radio) et d'une chaîne de télévision (Top TV) basées dans la capitale. Dennis Lukaaya, le représentant du Broadcasting Council a déclaré que ces médias n'avaient pas payé leur licence d'exploitation. Selon lui, près de la moitié des radios privées diffusant dans le pays (une centaine environ) et trois chaînes de télévision seraient concernées par cette mesure. Les radios privées doivent payer à l'Etat une taxe de 3 millions de shillings (environ 1 500 euros) par an. Certains médias non commerciaux n'ont pas les ressources suffisantes. Margaret Sentamu, directrice de Mama FM, a expliqué à un quotidien local que les autorités devraient faire la distinction entre les radios commerciales, qui diffusent de la publicité, et les radios associatives et communautaires, qui n'ont aucune ressource propre. "C'est injuste que le Broadcasting Council impose une taxe équivalente pour tous les médias", a-t-elle ajouté. Les autorités ont annoncé qu'elles poursuivraient la fermeture des médias qui ne sont pas en règle dans les jours qui viennent, à l'intérieur du pays.
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Updated on 20.01.2016