Les autorités affirment avoir identifié l’assassin de Natalia Estémirova
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Le 28 septembre 2010, Alexandre Bastrykine, le président du comité d’enquête auprès du parquet, a déclaré que l’assassin de Natalia Estemirova, militante de l’ONG Memorial en Tchétchénie, était vivant, se trouvait en Russie et que les services de police s’efforçaient de l’arrêter.
Alexandre Batsrykine a précisé lors d’un entretien accordé au Committee to Protect Journalists (CPJ) que la République où le suspect se trouve était connue, et que son arrestation était attendue dans les prochains jours. Selon le président du comité d’enquête, la culpabilité de l’homme ne fait aucun doute et est corroborée par les preuves rassemblées lors de l’enquête.
Cette déclaration s’apparente à une bonne nouvelle. Mais elle ne rassurera les militants des droits de l’homme que si elle est suivie d’effet et si lors d’un éventuel procès, il est démontré qu’il s’agit réellement du tueur de Natalia Estemirova. Nous gardons encore à l’esprit l’enquête et le procès des assassins présumés d’Anna Politkovskaïa, dont le fiasco absolu a prouvé qu’il n’y a pas, à l’heure actuelle en Russie, de volonté politique pour élucider les morts des journalistes et des militants des droits de l’homme. Les commanditaires de ces assassinats sont toujours en liberté et loin d‘être inquiétés, ce qui est proprement scandaleux.
En février dernier, l’élucidation de la mort de Natalia Estemirova avait déjà fait l’objet d’une annonce, via une source des forces de police, qui avait gardé l’anonymat. En juillet, le président D. Medvedev avait confirmé que l’identité de l’assassin présumé était connue des forces de l’ordre. Mais les membres de Memorial avaient fait part de leur scepticisme, puisque plusieurs autres indications laissaient entendre que le suspect était un ancien combattant indépendantiste, abattu en novembre 2009, Alkhazour Bachaïev.
Natalia Estemirova, représentante de l’organisation Memorial en Tchétchénie, a été enlevée le 15 juillet 2009 à Grozny. Son corps sans vie a été découvert quelques heures plus tard, dans la République voisine d’Ingouchie. Son assassinat, comme celui d’Anna Politkovskaïa, journaliste de Novaïa Gazeta, qui dénonçait les exactions commises en Tchétchénie, témoignent de la violence qui traverse la société russe, et de son emprise sur le Nord-Caucase.
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20.01.2016