Les arrestations et les menaces contre les journalistes se multiplient

Les arrestations de journalistes et de blogueurs se poursuivent toujours en Iran. Ainsi, le 1er et le 2 décembre 2009, une journaliste du quotidien Jahan Eghtesad, Tahereh Riahai, et un blogueur également défenseur des droits des femmes, Farhad Sharfai, ont été interpellés, respectivement à Téhéran et à Khorramabad. Plusieurs autres professionnels des médias ont été convoqués par les forces de l'ordre dans différentes villes du pays. « La situation de la liberté de la presse s’aggrave de jour en jour en Iran. Les journalistes qui ont choisi de rester dans le pays sont sans cesse menacés ou convoqués par les services de renseignements, notamment celui des Gardiens de la Révolution. Parallèlement, plusieurs journalistes ont été condamnés à de lourdes peines de prison, à l'issue de procédures, une fois de plus, illégales. Nous rappelons qu’avec 28 journalistes et blogueurs incarcérés, l’Iran est la plus grande prison du Moyen-Orient pour les journalistes. Nous demandons aux autorités iraniennes de tous les libérer", a déclaré Reporters sans frontières. Tahereh Riahai est journaliste pour le quotidien Jahan Eghtesad ("Le monde économique"). Elle a été arrêtée le 1er décembre 2009 et transférée vers un lieu inconnu. Selon ses collègues, la famille de cette jeune journaliste de 25 ans a été menacée afin qu’elle garde secrète l’arrestation de leur fille. Le motif de cette arrestation et le lieu de détention de la journaliste sont toujours inconnus. Les journalistes économiques sont dans le collimateur du régime. Le 2 décembre 2009, Me Mahmoud Alizadeh-Tabatabaie, l’avocat de Saide Lylaz, journaliste au quotidien Sarmayeh suspendu depuis un mois, a été informé de la condamnation de son client à neuf ans de prison ferme, par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Quant à Farhad Sharfai, blogueur () et collaborateur de sites de défense des droits des femmes, il a été arrêté, le 2 décembre, par des hommes en civil sur son lieu de travail dans la ville de Khorramabad (province du Lorestan, dans l'ouest du pays). Par ailleurs, selon des informations collectées par Reporters sans frontières, dans nombre des grandes agglomérations du pays (Machhad, Ispahan, Shiraz et Tabriz...), plusieurs journalistes ont été convoqués par les tribunaux révolutionnaires ou le ministère des Renseignements. Ils n'ont été libérés qu'après des heures d’interrogatoire et d’intimidation - certains contre le versement d’une caution - et se trouvent en attente de leur jugement. C'est aussi le cas de Negar Sayeh, libérée le 3 décembre. La jeune femme avait été arrêtée à son domicile par des agents du ministère des Renseignements, le 29 octobre 2009.
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Updated on 20.01.2016