Les arrestations de journalistes et d’intellectuels continuent ; leurs familles sont prises au otage

Le 5 octobre 2011, le journaliste d’Etemad, Mehdi Afsharnik, et Ali Akrami, collaborateur de plusieurs journaux, ont été arrêtés à leur domicile par la police. Des agents les ont emmenés vers une destination inconnue, après avoir effectué une perquisition et confisqué leurs affaires personnelles. Le journaliste Mohammad Hidari a quant à lui été arrêté à son lieu de travail. On ignore toujours les motifs de leur arrestation et le lieu de leur détention. Ces arrestations font suite aux convocations et aux interrogatoires de plusieurs journalistes par le ministère des Renseignements. La République islamique, perdue dans la corruption et touchée par la crise, use de tous les moyens pour faire taire les voix indépendantes, censurant les journaux, contrôlant les contenus sur Internet, arrêtant les journalistes et/ou prenant leur famille en otage. Selon Peter Horrocks, un des directeurs de la BBC, les membres des familles de plusieurs journalistes iraniens de la chaîne ont été convoqués et interrogés suite à la diffusion d’un documentaire sur le Guide suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Khamenei. Certains d’entre eux se sont vu retirer leur passeport et interdire de sortir du territoire. Ce n’est pas la première fois que le régime menace les familles de journalistes en exil et se sert de ces intimidations comme moyen de chantage pour imposer sa loi aux médias. Reporters sans frontières a recensé une cinquantaine de cas de menaces, arrestations et intimidations de familles de journalistes en Iran. Depuis juin 2009, plus de deux cent cinquante journalistes et blogueurs ont quitté le pays. Les familles de la plupart des journalistes qui travaillent pour les médias indépendants à l'étranger sont sous la menace des différents services des renseignements du régime. Cet exode est sans précédent dans l’histoire du pays.
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Updated on 20.01.2016