L'envoyé spécial de la radio FM Liberté à Mongo retrouvé sain et sauf, un correspondant de la BBC battu et brièvement interpellé par des soldats

Le journaliste tchadien Eliakim Vanambyl, envoyé spécial de la radio privée FM Liberté à Mongo dont on était sans nouvelles depuis le 11 avril 2006, a été retrouvé sain et sauf, a appris Reporters sans frontières auprès du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des droits de l'homme, Abderamane Djasnabaille. Interpellé par une unité des rebelles du Front uni pour le changement (FUC) lors de leur entrée dans la ville, il se trouve aujourd'hui au domicile du secrétaire général du gouvernorat de la région du Guéra. Le ministre a par ailleurs expliqué que des contacts allaient été noués entre la direction de FM Liberté et le secrétaire général, afin de trouver un moyen de permettre au journaliste de rentrer à N'Djamena dans les prochains jours. Les circonstances précises de sa brève disparition ne sont pas encore connues. Interrogés par Reporters sans frontières ces derniers jours, plusieurs commandants du FUC présents à Mongo le 11 avril avaient fait savoir qu'ils ne disposaient d'”aucune information à ce jour sur le sort” du journaliste. Un “avis de recherche” avait été lancé, avaient-ils assuré. L'organisation proteste par ailleurs contre le traitement brutal réservé au correspondant de la British Broadcasting Corporation (BBC), René Dillah Yombirim, sévèrement battu par des soldats, avant d'être relâché quelques heures plus tard. Journaliste de la radio publique et correspondant du service en français de la BBC, il a été arrêté le 15 avril à 9 heures 15 dans une rue de N'Djamena par des éléments de la garde présidentielle, selon des témoins. Alors qu'il réalisait des interviews d'habitants de la capitale près du bar N'Djamena City, dans le quartier Moursal (sud de la capitale), il a été agressé par plusieurs soldats qui ont surgi d'un pick-up tout-terrain. Roué de coups, il a été emmené de force vers une destination inconnue, avant d'être relâché en début d'après-midi. Il souffre de trois dents cassées et de multiples contusions Des journalistes tchadiens interrogés par Reporters sans frontières affirment qu'il était surveillé depuis quelques jours par l'Agence nationale de renseignements (ANR), après avoir réalisé pour la BBC un reportage dans lequel il avait interrogé des habitants de N'Djamena favorables aux rebelles du FUC. “Dans une situation de crise, la propagation de rumeurs et l'intoxication représentent un grand danger pour les civils. Il est donc absurde de s'en prendre à ceux dont le métier est de rendre compte de la situation réelle. Des consignes doivent être données pour que le travail des journalistes soit respecté sur l'ensemble du territoire tchadien”, estime l'organisation.
Publié le
Updated on 20.01.2016