« L'enquête sur la disparition d'Alfredo Jiménez Mota a été bâclée » : la Commission nationale des droits de l'homme interpelle les autorités fédérales

Israel González Pérez, directeur général du bureau de la Commission nationale des droits de l'homme en charge des agressions commises contre des journalistes, a déclaré que les moyens déployés par les autorités locales, régionales et fédérales dans le cadre de l'enquête sur la disparition, le 2 avril 2005, d'Alfredo Jiménez Mota, étaient largement insuffisants. Le 19 avril 2005, le président Vicente Fox avait expliqué que les autorités fédérales participeraient à l'enquête. Aucun élément sérieux n'a encore permis de retrouver la trace du rédacteur du quotidien El Imparcial. _____________________________________ 12.05.05 - Disparition d'Alfredo Jiménez Mota : un ancien policier nie toute implication Dans un entretien accordé le 9 mai 2005 à l'hebdomadaire Río Doce de Culiacán (capitale de l'Etat de Sinaloa, Nord-Ouest), l'ancien responsable de la police locale, Reynaldo Zamora, se défend d'avoir menacé Alfredo Jiménez Mota. Cette déclaration, qui porte sur des faits datant de plus de deux ans, intervient de manière inattendue un mois après la disparition du journaliste. Río Doce avait pourtant fait état, en janvier 2004, de menaces du policier contre le journaliste. En décembre 2003, Alfredo Jiménez Mota, qui travaillait alors pour le quotidien El Debate à Culiacán, avait publié un article sur un accident de la circulation impliquant le fils d'un baron de la drogue. L'article de Jiménez Mota mentionnait la présence de Reynaldo Zamora sur les lieux de l'accident, laissant supposer des liens entre le policier et le narcotrafic. Furieux, Zamora était allé trouver Jiménez Mota à sa rédaction et l'avait menacé. Aujourd'hui, selon Río Doce, Reynaldo Zamora, qui a quitté la police, a peur. Il était très nerveux lors de l'interview et a refusé que la conversation soit enregistrée. Il s'est dit néanmoins prêt à témoigner devant le ministère fédéral de la Justice, si celui-ci devait le convoquer _________________________________ 20.04.05 - Disparition d'Alfredo Jiménez Mota : Vicente Fox promet l'aide fédérale Le 19 avril 2005, lors d'un entretien avec Alfredo Jiménez Martinez, le père du journaliste Alfredo Jiménez Mota disparu depuis le 2 avril à Hermosillo ( nord-ouest du pays), le président Vicente Fox a publiquement déclaré que les autorités fédérales participeraient à l'enquête. « Il faut que justice soit faite efficacement, et pour ce faire, vous avez tout mon appui », a ajouté le chef de l'Etat. _________________________________ 14.04.05 - Disparu le 2 avril, le journaliste Alfredo Jiménez Mota se sentait menacé Disparu le 2 avril dans la région d'Hermosillo (Etat de Sonora, Nord-Ouest), Alfredo Jiménez Mota, du quotidien El Imparcial, se sentait menacé, selon le témoignage de sa mère. Esperanza Mota Martínez a confié au quotidien El Universal que, une semaine avant sa disparition, son fils avait repéré trois individus suspects « au crâne rasé de type militaire » en train de l'attendre devant son domicile et avait dû faire demi-tour. Alfredo Jiménez Mota avait alerté la police municipale qui, selon sa mère, « l'avait traité de paranoïaque » et avait refusé de donner suite. Le journaliste s'était également ouvert de cet épisode auprès de ses supérieurs hiérarchiques qui n'en avaient pas davantage tenu compte. _____________________________________________________ 08.05.04-Un journaliste porté disparu dans le nord du pays
Reporters sans frontières est très préoccupée par la disparition, le 2 avril 2005, d'Alfredo Jiménez Mota, rédacteur du quotidien El Imparcial à Hermosillo (Etat de Sonora, nord-ouest du pays). « Rien n'exclut, hélas, que cette disparition résulte d'un enlèvement, ou pire, d'un assassinat. Le nord du Mexique est une zone très dangereuse pour les journalistes, en particulier pour ceux qui travaillent sur le dossier ultrasensible du narcotrafic. Nous appelons la Procure générale de justice de l'Etat de Sonora à mettre tous les moyens en œuvre pour retrouver Alfredo Jiménez Mota. Nous appelons également les autorités de l'Etat de Sonora à garantir la sécurité des journalistes et la liberté de la presse », a déclaré Reporters sans frontières Alfredo Jiménez Mota est introuvable depuis le 2 avril. Selon les informations transmises par sa rédaction, il a téléphoné vers 21 heures à l'une de ses collègues pour la prévenir qu'il avait rendez-vous avec l'un de ses contacts, « très nerveux », selon lui. Le rendez-vous ne devait durer que quelques minutes, après quoi, le journaliste irait rejoindre sa collègue. Il n'a plus donné signe de vie depuis cet appel. Journaliste à El Imparcial à Hermosillo, ancien collaborateur des chaînes El Debate et Noroeste dans l'Etat voisin de Sinaloa, Alfredo Jiménez Mota est un spécialiste des questions de sécurité publique et de narcotrafic. « Son travail l'exposait à toutes les représailles possibles », a confié, très inquiète, à Reporters sans frontières une de ses consoeurs d'El Imparcial. Le procureur Abel Murrieta Gutiérrez, saisi du dossier, a d'emblée fait le lien entre cette disparition et les thèmes régulièrement traités par le journaliste. Rien n'a été dérangé ou volé dans son appartement où son matériel et ses dossiers ont été retrouvés intacts.