Le studio d'une radio de Oaxaca ravagé par un incendie criminel
Reporters sans frontières condamne fermement les différents actes de violence contre les médias survenus au cours des deux derniers mois dans la région d'Oaxaca. L'organisation demande aux autorités fédérales d'agir.
Reporters sans frontières est consternée par la nouvelle agression dont ont été victimes, le 22 août 2006, les photographes Jorge Luis Plata, du journal Reforma, Luis Alberto Cruz, du journal Milenio, et une équipe de reporters de la Televisión Azteca, alors qu'ils couvraient une opération de police destinée à déloger les membres de l'APPO, installés dans les locaux de la radio La Ley depuis le 21 août. Jorge Luis Plata a indiqué qu'ils étaient en train de photographier les véhicules de police chargés de l'évacuation des lieux lorsque les policiers ont commencé à tiré sur eux. Les reporters se sont cachés derrières des poteaux pour éviter d'être blessés. Edgar Galicia, journaliste de la Televisión Azteca, a ajouté que la police avait confisqué les caméras, les micros et tous les téléphones portables des membres de l'APPO. Cette opération a été ordonnée par le coordinateur de la sécurité publique municipale, Aristeo López Martínez, et le directeur de la police d'Etat, Manuel Moreno Rivas. _______________________________________________________ 22.08.06 - Les médias pris en otage dans la région d'Oaxaca
Reporters sans frontières condamne vivement l'attaque à main armée survenue contre les installations de la chaîne de télévision publique Canal 9 d'Oaxaca (Sud), ayant fait un blessé.Cette agression, qui s'inscrit dans le cadre d'un conflit politico-social entre le gouvernement de la province (issu du parti révolutionnaire institutionnel) et des syndicats, constitue une nouvelle violation grave à la liberté de la presse. “Nous sommes consternés par les agressions répétées affectant gravement la liberté de la presse depuis deux mois à Oaxaca. Il est urgent que soit rétablie une paix sociale et que cessent les attaques armées et les occupations des médias publics ou privés. La coexistence de médias libres, critiques et indépendants est indispensable à toute démocratie. Devant l'impossibilité du pouvoir local à régler ce problème, nous demandons aux autorités fédérales d'intervenir et de mettre fin dans les meilleurs délais aux actes d'intimidations, aux menaces et aux violences à l'encontre des médias et des journalistes”, a déclaré l'organisation. Le 21 août au matin, des hommes cagoulés ont tiré sur les installations du groupe public de radio et télévision d'Oaxaca (CORTV, Corporación Oaxaqueña de Radio y Televisión), occupée depuis le 1er août par des membres de l'Assemblée permanente des peuples d'Oaxaca (APPO, Asemblea Permanente de los Pueblos de Oaxaca). Un syndicaliste, Sergio Vale Jiménez, a été blessé et transféré à l'hôpital d'Oaxaca, et une partie des studios a été détruite. Les émissions réalisées par l'APPO grâce à la présence du personnel de la station retenu dans les locaux ont été interrompues. L'assemblée était en train de diffuser les revendications du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (STNE, Syndicato Nacional de los Trabajadores de la Educación), qui appelle le gouverneur de la province, Ulises Ruiz, à démissionner. Plus tard dans la matinée, des membres de l'APPO ont manifesté pacifiquement devant douze radios commerciales et exhorté le peuple à se mobiliser contre l'agression. Les radios ACIR et La Ley ont été occupées pour permettre à l'APPO de continuer à émettre ses programmes, ses propres radios étant hors d'usage depuis une récente attaque. Le porte-parole de la présidence de la république, Rúben Aguilar, a déclaré que l'agression contre Canal 9 avait été ordonnée par Ulises Ruiz afin de récupérer la CORTV. Le gouverneur nie cette version, et l'identité des auteurs de l'attaque n'est pas connue. Le procureur de l'Etat d'Oaxaca, Lizbeth Caña Cadena, a fermement nié le fait que la police ait participé à une telle opération, et a indiqué qu'une enquête avait été ouverte. Le 16 août, le journal Milenio avait dénoncé l'agression de son correspondant Oscar Rodríguez par des membres de l'APPO qui l'avaient précédemment accusé de divulguer des informations fausses. Le 9 août, le quotidien Diario a été l'objet d'un attentat blessant plusieurs personnes. Le 8 août, quinze personnes cagoulées se sont introduites dans les studios de Radio Université (radio de l'APPO) et ont brûlé avec de l'acide une partie du matériel. Le 3 août, l'APPO avait menacé de s'en prendre aux installations des journaux Tiempo et Extra, qu'elle accusait d'être lié au gouvernement d'Ulises Ruiz. Par sécurité, les rédactions ont fermé leurs locaux.