Le redacteur en chef d'Al-Doustour condamné à six mois de prison
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Reporters sans frontières condamne la décision du tribunal correctionnel de Boulak Abou El-Ela (Le Caire) de condamner, le 26 mars 2008, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant Al-Doustour, Ibrahim Issa, à six mois de prison. Le journaliste, qui faisait l'objet de huit autres plaintes, toutes invalidées par la justice, a été finalement reconnu coupable de “diffusion de fausses informations pouvant causer des troubles à l'ordre public et nuire à la réputation du pays”.
"La campagne d'intimidation des journalistes indépendants, qui a débuté en 2007, se poursuit. Les propos du juge, au lendemain de la condamnation, évoquant les limites nécessaires de la liberté de la presse, sont révélateurs de l'attitude générale de la justice vis-à-vis des médias”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 26 mars 2008, le tribunal correctionnel de Boulak Abou El-Ela (Le Caire) a condamné le rédacteur en chef du quotidien Al-Doustour, Ibrahim Issa, à six mois de prison et 200 livres égyptiennes (30 euros) d'amende pour “diffusion de fausses informations nuisibles à l'intérêt général et à la stabilité du pays” en application des articles 171 et 188 du code pénal. L'affaire, qui a débuté le 5 septembre 2007 par une plainte déposée par un membre du Parti national démocratique (PND), concerne la publication d'articles faisant état de rumeurs sur la santé du président égyptien Hosni Moubarak. Contacté par Reporters sans frontières, l'avocat d'Ibrahim Issa a expliqué qu'il allait faire appel du jugement. Il a ajouté que cette décision lui semblait injustifiée d'autant que huit plaintes déposées en 2007, par des avocats proche du pouvoir, reprochant à Ibrahim Issa les mêmes faits, ont été invalidées pour “absence de lien direct et familial entre les plaignants et le président de la République”.
Par ailleurs, le 5 avril 2008, Ibrahim Issa sera jugé en appel, dans une autre affaire de diffamation opposant quatre rédacteurs en chef au PND. Le 13 septembre 2007, le tribunal correctionnel d'Al-Agouza (Le Caire) avait condamné les rédacteurs en chef d'Al-Doustour, Ibrahim Issa, de l'hebdomadaire Al-Fagr, Adel Hammouda, du journal indépendant Saout Al-Oumma, Wael Al-Abrashi, et de l'hebdomadaire Karama, Abdel-Halim Qandil à un an de travaux forcés et 20 000 livres égyptiennes (2600 euros) d'amende pour “diffusion de fausses informations pouvant causer des troubles à l'ordre public et nuire à la réputation du pays”.
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20.01.2016