Le Réseau Sakharov appelle les autorités birmanes à libérer immédiatement Aung San Suu Kyi Prix Sakharov 1990

Les membres du Réseau Sakharov s'élèvent contre la nouvelle incarcération de leur collègue Aung San Suu Kyi, dirigeante historique du mouvement démocrate birman. Placée en résidence surveillée depuis mai 2003, Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Sakharov en 1990, a été arrêtée le jeudi 14 mai, pour avoir, selon les autorités militaires, contrevenu aux termes de son assignation à résidence en laissant un Américain s'introduire à son domicile de Rangoon. Avec deux femmes qui vivent avec elle, l'opposante a été emmenée, jeudi, à la prison Insein, dans la banlieue nord de Rangoon. Son procès devrait s'ouvrir lundi. « Nos pensées les plus affectives vont aujourd'hui à notre collègue birmane et à ses proches. Son assignation à résidence depuis plus de treize années s'apparente à un véritable emprisonnement et ne peut plus être tolérée. Nous avions espoir que ce scandale cesserait le 27 mai 2009, mais il est aujourd'hui évident que les manœuvres actuelles ne visent qu'à prolonger cette détention illégale et injuste », ont déclaré les membres du Réseau Sakharov. « Nous appelons les autorités européennes, tout spécialement la présidence tchèque du Conseil européen, à prendre toutes les initiatives nécessaires pour obtenir la libération de notre consoeur et de tous les prisonniers politiques. Les prix Sakharov resteront mobilisés et sont disposés à s'associer aux actes de médiation qui pourraient aboutir à sa libération. Aung San Suu Kyi doit savoir qu'elle n'est pas seule, et qu'il nous tarde de la retrouver », ont conclu les lauréats du Prix Sakharov. Agée de 63 ans, Aung San Suu Kyi a été traitée pour hypotension et déshydratation la semaine dernière. Elle a passé plus de treize des dix-neuf dernières années en prison ou en résidence surveillée, gardée au secret, sans pouvoir téléphoner. Son courrier est contrôlé et les visites restreintes. Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, a récemment posé comme condition à sa participation aux élections de 2010 la libération d'Aung San Suu Kyi et celle des milliers de prisonniers politiques. Signataires : - Adem Demaçi (1991 Sakharov Prize winner) - Mothers of the Plaza de Mayo (1992 Sakharov Prize winner) - Oslobodjenje (1993 Sakharov Prize winner) - Taslima Nasreen (1994 Sakharov Prize winner) - Leyla Zana (1995 Sakharov Prize winner) - Wei Jingsheng (1996 Sakharov Prize winner) - Salima Ghezali (1997 Sakharov Prize winner) - Dom Zacarias Kamwenho (2001 Sakharov Prize winner) - Nurit Peled-Elhanan (2001 Sakharov Prize winner) - Oswaldo José Payá Sardinas (2002 Sakharov Prize winner) - Belarus Association of Journalists - BAJ (2004 Sakharov Prize winner) - Women in White (2005 Sakharov Prize winner) - Hauwa Ibrahim (2005 Sakharov Prize winner) - Reporters Without Borders (2005 Sakharov Prize winner) - Alexander Milinkevich (2006 Sakharov Prize winner) - Salih Mahmoud Mohamed Osman (2007 Sakharov Prize winner) RESEAU SAKHAROV Regroupant les lauréats du Prix Sakharov du Parlement européen Contact : [email protected] Téléphone : 00 32 (0)494 356 165 Depuis 1988, le Parlement européen décerne chaque année le « Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit » qui récompense des personnalités ou des organismes qui, à l'image d'Andreï Sakharov, se sont employés à défendre les droits de l'homme et les libertés fondamentales, et à lutter contre l'oppression et l'injustice. Le Parlement remet ce prix pour la défense des droits de l'homme le 10 décembre, jour de signature de la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies de 1948.