Le rédacteur en chef de The Standard remis en liberté sous caution
Organisation :
Davison Maruziva, rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant The Standard, arrêté par la police après que son journal a publié une tribune d'un leader de l'opposition, a été remis en liberté sous caution le 9 mai 2008. Il est toutefois inculpé pour avoir prétendument publié de "fausses informations préjudiciables à l'Etat" et s'être rendu coupable d'"outrage à la cour".
Par ailleurs, Harrison Nkomo, avocat spécialisé dans les affaires de presse arrêté le 7 mai et qui comparaissait le même jour, a été inculpé pour "insulte au chef de l'Etat" et "outrage aux bonnes mœurs", après avoir demandé à un procureur dont le surnom est "Mugabe", de dire à son "père" de prendre sa retraite. Il a été libéré de l'hôpital Parirenyatwa, où il avait été conduit en urgence à cause de sa forte pression artérielle.
Davison Maruziva et Harrison Nkomo doivent à nouveau comparaître le 23 mai.
---------
9.05.2008 - Arrestations du rédacteur en chef de l'un des derniers journaux indépendants du pays et d'un photographe de Reuters
Reporters sans frontières dénonce l'obsession répressive des autorités zimbabwéennes à l'encontre des journalistes, après qu'un photographe de l'agence Reuters et le rédacteur en chef de l'une des dernières publications indépendantes de Harare ont été arrêtés les 5 et 8 mai 2008, portant à douze le nombre de journalistes arrêtés depuis les élections générales du 29 mars. Par ailleurs, un célèbre avocat de journalistes a été incarcéré pour avoir prétendument "insulté" le chef de l'Etat.
"Même si l'on fait abstraction du bilan désastreux de la liberté de la presse au Zimbabwe ces dernières années, les autorités se sont rendues coupables d'au moins douze violations de leurs engagements nationaux et internationaux depuis le 29 mars. La Constitution zimbabwéenne et les traités internationaux portant la signature du Président ne représentent manifestement rien pour Robert Mugabe. Les défenseurs de l'Etat de droit, à l'évidence, sont aujourd'hui ces journalistes et avocats qui sont en prison", a déclaré l'organisation.
Le 8 mai, la police a procédé à l'arrestation de Davison Maruziva, rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant The Standard, après que son journal a publié une tribune du leader d'une faction du Movement for Democratic Change (MDC), Arthur Mutambara, critiquant la gestion du pays par le président Robert Mugabe. Dans son texte, l'opposant affirmait que le chef de l'Etat octogénaire avait trahi l'indépendance du pays, ruiné l'économie et truqué les élections grâce à la peur et la violence. Détenu au commissariat central de Harare, le journaliste serait inculpé pour avoir publié de "fausses informations préjudiciables à l'Etat", selon le directeur des projets du groupe de presse propriétaire du journal, Iden Wetherell.
La veille, un célèbre avocat de Harare, Harrison Nkomo, a été arrêté pour avoir prétendument "insulté le chef de l'Etat", selon sa consœur Beatrice Mtetwa. L'avocat, qui s'occupe généralement d'affaires de presse, défendait le journaliste Frank Chikowore et a lancé à un procureur, dont le surnom est "Mugabe", de dire à son "père" de prendre sa retraite. Au Zimbabwe, l'"insulte au chef de l'Etat" est considérée comme un crime.
Howard Burditt, photographe zimbabwéen travaillant pour l'agence Reuters, a été arrêté le 5 mai et a été détenu sans inculpation pendant trois jours, avant d'être relâché dans la soirée du 8 mai. Selon son employeur, il était accusé d'avoir utilisé un téléphone satellite pour diffuser ses images. Les autorités zimbabwéennes estiment que l'usage des téléphones satellite doit être réglementé.
Publié le
Updated on
20.01.2016