Reporters sans frontières est soulagée après la libération de Mohamed Lamine Diallo, alias Benn Pépito, rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant La Lance, le 19 février 2005, en fin d'après-midi. « Nous restons vigilants quant aux affaires de violation du secret des sources en Guinée. La couverture d'un dossier d'actualité politique, même s'il touche à la sécurité de l'Etat, ne peut justifier la détention d'un journaliste au secret », a indiqué l'organisation.
Reporters sans frontières est soulagée après la libération de Mohamed Lamine Diallo, alias Benn Pépito, rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant La Lance, le 19 février 2005, en fin d'après-midi. Selon des sources locales, la libération du journaliste a été décidée lors d'une rencontre entre le président Lansana Conté et le Premier ministre, Cellou Dalein Diallo. Ce dernier a ensuite reçu les ministres de l'Administration du territoire, de la Justice et de la Sécurité.
« Nous sommes satisfaits de la libération de Benn Pépito, a déclaré Reporters sans frontières. Mais nous restons vigilants quant aux affaires de violation du secret des sources en Guinée. La couverture d'un dossier d'actualité politique, même s'il touche à la sécurité de l'Etat, ne peut justifier la détention d'un journaliste au secret », a indiqué l'organisation.
Le 19 février, le directeur de la Sûreté de Conakry et le procureur de la République avaient déclaré à une délégation de journalistes qu'ils leur « rendaient » Benn Pépito et qu'ils auraient pu le faire bien avant s'il « avait accepté de coopérer ». Cité par l'Agence France-Presse, le journaliste a déclaré que « toutes les questions qui (lui) ont été posées concernaient Antoine Soromou ».
Avant cette libération, les associations de presse avaient décidé de lancer une campagne contre le ministre de la Sécurité, Moussa Sampil. Tous les hebdomadaires paraissant cette semaine vont consacrer une page affichant la photo du ministre et le dénonçant comme un « ennemi des journalistes ». Reporters sans frontières soutient cette initiative.
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18.02.2005 - Le rédacteur en chef de La Lance arrêté dans le cadre de l'affaire Antoine Soromou
Le rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant La Lance, Benn Pépito, a été arrêté sur dénonciation, dans le cadre de la traque par la police guinéenne de l'opposant Antoine Soromou, secrétaire général de l'Alliance nationale pour le développement (AND), a appris Reporters sans frontières auprès de sources locales à Conakry.
Antoine Soromou a disparu depuis qu'un attentat manqué a visé le convoi présidentiel, le 19 janvier dernier. La police questionnerait Benn Pépito, chargé de suivre cette affaire pour son journal, afin d'obtenir des informations sur l'opposant et notamment sur l'endroit où il se cache. Depuis son interpellation, le journaliste, détenu à la Maison centrale de Conakry, n'a toujours pas été autorisé à communiquer avec ses proches.
Dans la soirée du 17 février, le Premier ministre guinéen Cellou Dalein Diallo a assuré que l'arrestation du journaliste n'était « pas une affaire de liberté de la presse ». « Le Premier ministre guinéen peut bien tenter de rassurer les confrères de Benn Pépito comme il le peut, mais si ce journaliste a été arrêté pour livrer ses sources à la police, il s'agit bel et bien d'une grave violation du droit à informer », a déclaré Reporters sans frontières.
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17.02.2005 - Le rédacteur en chef de l'hebdomadaire La Lance interpellé et détenu au secret
Reporters sans frontières est révoltée par l'interpellation, dans la soirée du 16 février 2005 à Conakry, du rédacteur en chef de l'hebdomadaire privé La Lance, Mohamed Lamine Diallo, dit « Benn Pépito », et exige des explications immédiates des autorités guinéennes.
« Les autorités guinéennes doivent fournir immédiatement des explications sur l'arrestation de ce journaliste, a déclaré l'organisation. Benn Pépito a été traité comme un gangster, sans que personne sache ce qui lui est reproché. S'il a été interpellé dans une affaire de droit commun, que la police le dise. Si, en revanche, il a été traîné à la sûreté urbaine de Conakry, en pleine nuit, après que son domicile a été perquisitionné, à cause de son activité journalistique, Benn Pépito doit être libéré immédiatement », a conclu Reporters sans frontières.
Selon les informations recueillies sur place, Benn Pépito a été conduit à la Direction de la sûreté urbaine de Conakry, le 16 février aux alentours de 22 heures, par plusieurs policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST) qui étaient entrés en force chez lui en début de soirée pour mener une perquisition. N'ayant rien trouvé à son domicile, les policiers ont indiqué à son épouse, Mariama Diallo, que le journaliste les suivait pour une destination inconnue « sur instruction de la hiérarchie ».
Les autorités guinéennes n'ont fourni aucune explication. Ses confrères pensent que cette arrestation pourrait être liée à un éditorial publié le 16 février dans La Lance, sous le titre : « Le scénario de Lomé vu de Conakry ». Comparant le régime du président togolais défunt, Gnassingbé Eyadéma, à celui du président guinéen, Lansana Conté, le journaliste notait : « Les deux hommes ont fait modifier les textes de loi pour s'éterniser au pouvoir. »
Selon une source locale, une autre hypothèse prétend que le journaliste a pu être interpellé parce qu'il disposerait d'informations sur le lieu où se cacherait Antoine Soromou, secrétaire général du parti d'opposition Alliance nationale pour le développement (AND), disparu depuis qu'un attentat manqué a visé le convoi présidentiel, le 19 janvier dernier. L'avocat de l'opposant, Me Paul Yomba Kourouma, a d'ailleurs, lui aussi, été interpellé dans la nuit à son domicile.