Le rédacteur en chef Cheng Yizhong libéré

Arrêté en mars dernier pour avoir publié une série d'enquêtes sur le Sras et le décès d'un jeune étudiant à Canton, Cheng Yizhong a regagné son domicile le 27 août. Reporters sans frontières s'en félicite et demande la libération de ses deux collègues emprisonnés pour la même affaire.

Des journalistes des quotidiens Xin Jing Bao et du Nanfang Dushi Bao ont annoncé de manière anonyme la libération de leur ancien rédacteur en chef, Cheng Yizhong. Reporters sans frontières se félicite de cette libération qui intervient après plus de cinq mois de détention provisoire. L'organisation souhaite que Cheng Yizhong soit de nouveau autorisé à exercer sa profession de journaliste. Reporters sans frontières réitère sa demande de libération en faveur de Yu Huafeng et Li Minying, deux autres responsables du quotidien libéral Nanfang Dushi Bao, condamnés à des peines de prison dans la même affaire. Si Cheng Yizhong est libre, il n'y a plus aucune raison de maintenir en détention Yu Huafeng et Li Minying. Des collègues de Cheng Yizhong ont affirmé que le journaliste avait été libéré le 27 août d'un centre de détention de la police de Canton (sud du pays). Il aurait regagné son domicile. Selon certaines sources, il aurait été placé en résidence surveillée et il semble difficile d'envisager qu'il puisse recommencer à travailler comme journaliste. Les autorités n'ont pas confirmé cette libération. Le rédacteur en chef Cheng Yizhong était détenu sans inculpation depuis le 20 mars 2004. La loi chinoise autorise un délai de six mois pour la détention provisoire. La police devait donc transmettre les résultats de son enquête avant le 20 septembre prochain. Les arrestations de Cheng Yizhong, Yu Huafeng et Li Minying sont liées à une série d'enquêtes publiées par ce quotidien libéral de Canton, notamment sur le Sras et le décès d'un jeune graphiste, Sun Zhigang, battu à mort dans un commissariat de Canton. Les journalistes avaient été licenciés du journal avant d'être placés en détention. Cette cabale montée par les autorités locales, dont le chef de la police de Canton Zhu Suisheng, contre ce quotidien audacieux vise à entretenir le climat de peur parmi les journalistes chinois.
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Updated on 20.01.2016