Le procès des meurtriers présumés de Khaled Said ajourné

Le 30 juin dernier s’est tenu à Alexandrie le procès des deux policiers égyptiens, Mahmoud Salah Mahmoud et Awad Ismael Soliman, soupçonnés d’avoir battu à mort le net-citoyen Khaled Mohammed Saïd. De nombreux manifestants ont exprimé leur colère devant le Palais de justice. Ils ont à nouveau commémoré la mort du jeune homme, devenu le symbole de la répression brutale de la police et de l’impunité sous l’ère Moubarak. Ses supporters se sont vus refuser le droit d’assister au procès. La cour a ajourné le procès au 24 septembre prochain, période durant laquelle les prochaines élections devraient également avoir lieu. Selon le juge Moussa Al-Nahraoui, "La Cour a demandé à une commission médicale de comparer les deux rapports d'autopsie. Pendant cette période, les accusés resteront en détention". Un premier rapport faisait état d’une overdose, alors qu’un second constate le passage à tabac. Le 6 juin dernier, date anniversaire de la mort du net-citoyen, de nombreuses manifestations avaient déjà eu lieu, pour que justice soit faite. Les protagonistes avaient notamment dessiné le portrait de Khaled Saïd à l’aide d’un pochoir sur les murs du ministère de l'Intérieur, pour dénoncer la répression de l’ancien régime. ---------------------------------------------------------------------------------------------- Ajournement du procès des deux policiers mis en cause dans la mort d'un jeune internaute
28.07.2010 Le 27 juillet 2010 s'est ouvert le procès de Mahmoud Salah Amine et Awad Ismaïl Souleimane, devant le tribunal des affaires criminelles d'Alexandrie. Les deux policiers sont jugés pour des brutalités ayant causé la mort de Mohammed Khaled Saïd (http://fr.rsf.org/egypte-la-mort-d-un-jeune-militant-19-06-2010,37776.html) devant un cybercafé le 6 juin dernier. Selon certaines informations qui ont circulé, il aurait été lié à la publication en ligne une vidéo montrant l'implication de la police dans un trafic de drogue. Les avocats de la famille de la victime ont plaidé pour que les charges soient requalifiées en meurtre prémédité. Le procès a été ajourné au 25 septembre. Les deux policiers sont accusés "d'arrestation illégale", de "torture" et "d'usage excessif de la force" contre la victime. Les policiers resteront en détention provisoire jusqu'à la reprise de l'audience. Reporters sans frontières soutient la famille de la victime. "La procédure judiciaire ne sera crédible que si l'accusation de meurtre est prise en compte. Le procès ne débute pas sous les meilleures auspices, ce chef d'accusation n'a pas été retenu. Le supérieur des deux policiers doit aussi faire face à ses responsabilités. Il est temps d'envoyer un signal fort et de montrer que la police égyptienne n'est pas au dessus des lois. L'impunité doit cesser", a déclaré l'organisation. La mort de Khaled Saïd a soulevé de nombreuses condamnations dans le pays et à l'étranger. Des manifestations ont été organisées en Égypte. Un rassemblement s'est tenu pour l'ouverture du procès devant le tribunal et a regroupé près de deux mille personnes, violemment dispersés par la police. Selon plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, un des amis de la victime, Tamer Al-Sayyed Abdelmoneim, a été attaqué et menacé, le 20 juin dernier, par des inconnus qui l'ont sommé de ne pas se mêler de l'affaire. Reporters sans frontières demande aux autorités d'assurer la protection des témoins et de la famille de la victime, qui craignent de subir des représailles en se présentant au tribunal.