Lors d'un entretien à N'Djamena, le président tchadien Idriss Déby (photo) a assuré à Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, que Sy Koumbo Singa Gali et Michaël Didama seraient libérés suite à leur procès en appel du 26 septembre, quel que soit le verdict.
« Le président Idriss Déby m'a fait la promesse que lundi, le procès (en appel) aurait lieu et que, quel que soit le verdict, la directrice de publication de L'Observateur et le directeur de publication du Temps seront libérés dans les 72 heures », a déclaré le secrétaire général de Reporters sans frontières, Robert Ménard, suite à son entretien du 22 septembre 2005 avec le chef de l'Etat tchadien, à N'Djamena.
Michaël Didama, directeur de publication du Temps et Sy Koumbo Singa Gali, directrice de publication de L'Observateur ont été respectivement incarcérés le 8 et le 15 août pour « incitation à la haine et diffamation » et « incitation à la haine tribale ».
Le délibéré de l'appel de Sy Koumbo Singa Gali, Michaël Didama et Samory Ngaradoumbé, actuellement en liberté provisoire, était attendu le 22 septembre, mais l'audience a été reportée au 26 pour cause de grève des greffiers et de mauvaise santé du juge.
En revanche, il n'y a pas de perspective de libération pour Garondé Djarma, âgé de 68 ans et en mauvaise santé, condamné à quatre ans de prison pour « diffamation » et « incitation à la haine ».
Lors de sa discussion avec le président Déby, Robert Ménard a évoqué des projets de modification du cadre juridique de la presse tchadienne. « Nous allons faire des propositions aux organisations professionnelles et il leur appartient de les proposer aux autorités compétentes », a affirmé Robert Ménard. « Le président tchadien reconnaît que les journalistes ont des problèmes pour accéder aux sources d'information gouvernementales, et le chef de l'Etat a promis de faire changer cet état des choses », a ajouté le secrétaire général de Reporters sans frontières.