Le président Loukachenko fait preuve d'originalité en obligeant les médias indépendants à changer de nom

Le président Alexandre Loukachenko (photo) a décrété, le 31 mai 2005, que les médias privés n'auraient désormais plus le droit d'utiliser les mots « national » ou « Bélarus » dans le nom de leur publication. Cette nouvelle interdiction ne s'appliquera pas aux médias d'Etat. Le décret présidentiel donne trois mois aux médias privés pour se conformer à cette décision en s'enregistrant sous un nouveau nom. « La ficelle est trop grosse. Ce décret présidentiel a pour seul et unique but de mettre des bâtons dans les roues aux rares médias indépendants qui subsistent au Bélarus. Le pouvoir en place à Minsk continue jour après jour de multiplier les entraves à la liberté de la presse, par le biais d'un acharnement permanent à l'encontre des médias non inféodés au président Loukachenko. Ce dernier ne semble plus vouloir s'embarrasser de subtilités juridiques en choisissant clairement de discriminer les médias privés par rapport aux médias d'Etat, décision antidémocratique ayant pour seul but d'éliminer le pluralisme médiatique dans son pays. Il justifie malheureusement une fois de plus sa place d'honneur au sein de la liste des prédateurs de la liberté de la presse établie par Reporters sans frontières », a déclaré l'organisation. Des journaux comme Belorusskaya Delovaya Gazeta, Belorussky Rynok, Belorusskaya Gazeta ou encore Natsionalnaya Ekomicheskaya Gazeta vont devoir changer leur nom pour se conformer à ce décret présidentiel, et s'enregistrer de nouveau auprès des autorités. Cela va entraîner pour ces journaux d'importants frais administratifs et de nombreuses difficultés techniques. Ils devront par exemple modifier leur logo, leur mise en pages ou encore leurs coordonnées bancaires. Cette disposition risque également de leur faire perdre de nombreux lecteurs qui auront désormais du mal à reconnaître leur journal habituel.
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Updated on 20.01.2016