Suite aux manifestations des 12 et 13 août, le président des Maldives a décidé de couper l'accès à Internet à l'ensemble de la population. Cette information a été confirmée par l'entreprise britannique Cable & Wireless, qui gère l'accès à Internet du pays. Reporters sans frontières dénonce une dangereuse "spirale de la répression".
Suite aux manifestations des 12 et 13 août, le président des Maldives a décidé de couper l'accès à Internet à l'ensemble de la population. Cette information a été confirmée par l'entreprise britannique Cable & Wireless, qui gère l'accès à Internet du pays. Reporters sans frontières condamne cette mesure irresponsable et s'inquiète de la sécurité des trois collaborateurs du bulletin d'information Sandhaanu, dont on est sans nouvelles depuis le début des événements.
"Une mesure aussi grave est sans précédent dans le monde. Le président Gayoom vient de s'engager dans une spirale de répression qui nous préoccupe au plus haut point. Nous appelons la communauté internationale à se mobiliser dans l'urgence pour faire cesser cette répression et obtenir la libération des internautes de Sandhaanu", a déclaré l'organisation.
Le gouvernement a annoncé, le 13 août, sa décision de bloquer l'accès à Internet dans tout le pays. Selon l'agence de presse britannique Reuters, 90 personnes, dont des membres du Parlement, auraient été arrêtés suite à la manifestation.
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13.08.2004 - Une manifestation prodémocratique violemment répriméeLes manifestants demandaient notamment la libération des collaborateurs du bulletin d'informations Sandhaanu
Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans la capitale, le 12 août au soir, pour demander la libération de prisonniers d'opinion, notamment les responsables du bulletin d'information électronique Sandhaanu. Une répression violente de cette manifestation pacifique a débuté le lendemain à 14h30 (heure des Maldives), sur ordre du président Gayoom.
Reporters sans frontières est révoltée par la violence déployée par les forces de l'ordre à l'encontre des participants au regroupement. "Réprimer cette manifestation contredit toutes les promesses faites depuis juin 2004 par le président Gayoom, qui affirmait vouloir instaurer un système politique démocratique, transparent et pluraliste dans son pays. Nous demandons aux autorités de mettre immédiatement un terme à cette répression, de n'engager aucune poursuite contre les manifestants, et de libérer Naushad Waheed et les collaborateurs de Sandhaanu", a déclaré l'organisation.
Le regroupement a débuté le 12 août à 18h (heure des Maldives) à Malé, la capitale de l'archipel. Elle a été déclenchée par l'arrestation dans les jours précédents de cinq dissidents politiques - dont Mohamed Yousuf (dit "Fulu"), le plus connu d'entre eux -, libérés après le début des événements.
Certains manifestants se sont rendus aux domiciles de Mohamed Zaki, Ahmad Didi et Fathimath Nisreen, trois collaborateurs de Sandhaanu arrêtés en janvier 2002 et placés en résidence surveillée depuis quelques mois, ainsi que de Naushad Waheed, une figure de l'opposition vivant en résidence surveillée à Malé. Les quatre dissidents ont ainsi pu quitter leur domicile pour se rendre sur le lieu du regroupement, devant le siège des services de Sécurité nationale (NSS), et s'adresser à la foule.
Un tract dénonçant la situation de la liberté de la presse aux Maldives a été distribué lors du regroupement. Ce document cite Reporters sans frontières et présente le président Gayoom comme un prédateur de la liberté de la presse. Les manifestants demandaient par ailleurs la démission du Président.
Dans la matinée du 13 août, le Président a déclaré que les leaders de cette manifestation avaient été identifiés et que des mesures seraient prises à leur encontre. A 14h30, la police a chargé les manifestants, les rouant de coups à l'aide de matraques et de barres de fer. De nombreuses arrestations ont eu lieu et l'état d'urgence, assorti d'un couvre-feu, a été déclaré. Depuis, Reporters sans frontières est sans nouvelles de Mohamed Zaki, Ahmad Didi et Fathimath Nisreen.
Selon l'association de défense des droits de l'homme Friends of Maldives, basée en Grande-Bretagne, des agents de la NSS auraient pénétré dans les locaux de TV Maldives et de la radio Voice of Maldives, deux médias d'Etat, afin de contrôler leurs reportages sur les événements.
Photos prises lors de la manifestation
Tract distribué lors de la manifestation