Le parquet relance les poursuites contre le représentant de RSF en Turquie

Reporters sans frontières (RSF) apprend avec stupeur que le parquet a fait appel de l’acquittement de son représentant en Turquie, Erol Önderoğlu. L’organisation dénonce un acharnement intolérable.

IMGQui est Erol Önderoglu ?Lire son portraitLe soulagement aura été de courte #SupportErolSignez la pétition !durée : le représentant de RSF en Turquie, Erol Önderoğlu, la défenseure des droits humains Şebnem Korur Fincancı et l’écrivain Ahmet Nesin ont appris ce 10 septembre que le parquet avait fait appel de leur acquittement. Consécutive au verdict rendu le 17 juillet, la décision du parquet est notifiée avec deux mois de retard du fait des vacances judiciaires. La cour d’appel régionale d’Istanbul examinera le dossier à une date pour l’heure inconnue.


“Nous sommes abasourdis par l’acharnement intolérable du parquet à l’égard d’Erol Önderoğlu et de ses collègues, déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Leur acquittement était une rare preuve de bon sens et une lueur d’espoir pour des journalistes écrasés par la répression. En faisant le choix de relancer les poursuites, les autorités envoient un désastreux signal de crispation à la société civile et à leurs partenaires étrangers.”

Accusés de "propagande terroriste", "d’apologie du crime" et "d’incitation au crime", Erol Önderoğlu, Şebnem Korur Fincancı et Ahmet Nesin sont poursuivis pour avoir pris la direction symbolique du journal Özgür Gündem, un jour chacun, en 2016. Une manière de défendre le pluralisme face à la persécution de ce titre, fermé manu militari en août 2016. Au bout de trois ans de procédure, ils ont été acquittés en première instance le 17 juillet.

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Erol Önderoğlu est également visé par un second procès, qui s’ouvrira le 7 novembre. La justice lui reproche cette fois d’avoir manifesté sa solidarité avec des centaines d’universitaires traînés en justice pour une pétition pacifiste. Une action qui lui vaut à nouveau d’être accusé de "propagande terroriste" aux côtés de seize autres activistes.

La Turquie occupe la 157e place sur 180 pays au Classement mondial 2019 de la liberté de la presse établi par RSF. Sur fond de démantèlement de l’état de droit, la situation des médias est devenue particulièrement critique depuis la tentative de putsch de juillet 2016.

Publié le
Updated on 10.09.2019