Le Parlement européen appelle à la libération immédiate des journalistes otages en Syrie

Reporters sans frontières se félicite de la résolution sur la Syrie que le Parlement européen a adoptée le 6 février 2014. L’assemblée “demande la libération immédiate, inconditionnelle et sûre (...) des journalistes (...), invite toutes les parties à veiller à (leur) sécurité” et “condamne les intimidations et les attaques commises contre des militants et des journalistes pacifiques; déplore la censure de l'internet et la limitation de l'accès aux blogs et aux réseaux sociaux; rappelle que la sauvegarde de la liberté d'expression, la protection des journalistes et des médias libres et indépendants sont des éléments fondamentaux dans le processus politique démocratique”. Cette initiative intervient au lendemain du témoignage de soutien du Parlement européen aux journalistes européens otages en Syrie. Sous une bâche sur la façade intérieure du Parlement, le président Martin Schulz déclarait : “Nous, les élus, devons garantir la sécurité de ceux qui défendent la liberté de la presse, c’est-à-dire d’abord les journalistes”. Il ajoutait que “le rôle du Parlement européen consiste aussi à défendre les valeurs fondamentales au-delà des Etats membres”. Cette brève cérémonie était organisée en présence de députés européens français, italiens, suédois et espagnols, d’anciens otages et des familles. Quelques minutes plus tôt, le comité de soutien aux otages en Syrie donnait une conférence de presse dans l’enceinte du Parlement à l’invitation des députés Jean-Marie Cavada, président de l’intergroupe Médias, et d’Isabelle Thomas. Devant les nombreux journalistes présents à Strasbourg, les co-présidents du comité, Florence Aubenas et Serge July, ainsi que Pierre-Yves Hénin, père de l’un des otages, et Magnus Falkehed, journaliste suédois retenu un mois et demi en Syrie, lançaient un appel en faveur des journalistes et d’une prise de conscience du caractère alarmant des agressions contre les journalistes. “Il est essentiel que la question de la protection des journalistes soit internationalisée, et d’abord européanisée, déclarait Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Lauréate du prix Sakharov du Parlement européen “pour la liberté de l’esprit”, l'organisation dont de nombreuses sections nationales en Europe ont eu à connaître de prises d’otages de journalistes en Syrie, appelle le Parlement européen à porter les préconisations de Reporters sans frontières auprès de l’ensemble de l’Union et de ses Etats membres, afin que le droit international soit renforcé et trouve des moyens d’application”. Seize journalistes de nationalité étrangère, en majorité européens (originaires de 6 pays différents) et 26 acteurs syriens de l'information sont à ce jour enlevés, détenus ou portés disparus en Syrie, devenu le pays le plus dangereux du monde pour les acteurs de l’information. Pour plus d’informations : - Les recommandations de Reporters sans frontières devant le Conseil de Sécurité des Nations unies à New York, le 13 décembre 2013 - Selon le Bilan de Reporters sans frontières, 87 journalistes ont été enlevés dans le monde en 2013, soit une hausse de 129 % en un an Pour se mobiliser en faveur des otages en Syrie : www.otagesensyrie.org @OtagesEnSyrie
Publié le
Updated on 20.01.2016