Le net-citoyen Zhao Lianhai aurait été libéré, mais reste injoignable

Reporters sans frontières demande aux autorités chinoises de donner des informations claires sur la libération présumée du militant Zhao Lianhai (赵连海). Zhao Lianhai avait été arrêté en novembre 2009 et condamné plus d’un an après à deux ans et demi de prison pour avoir créé un site Internet d’information et de mobilisation ("Kidney Stone Babies") sur le scandale du lait contaminé par la compagnie Sanlu, en Chine. Zhao Lianhai avait d’abord annoncé vouloir contester la décision de justice et entamé une grève de la faim, pour ensuite déclaré qu’il renonçait à voir ses avocats, ainsi qu’à faire appel. Certaines organisations de défense des droits de l’homme avaient alors soupçonné qu’un accord avait été passé entre Zhao Lianhai et les autorités en vue d’une libération conditionnelle, peut-être pour raison médicale. Le net-citoyen a annoncé le 28 décembre 2010, sur son blog, avoir été libéré. Il affirme dans son article être soigné dans un hôpital et ne pas souhaiter être contacté. En contradiction totale avec ses déclarations antérieures, il présente ses excuses aux autorités : “je soutiens, reconnais et remercie le gouvernement et j’exprime des profonds regrets pour mes opinions extrémistes passées visant le gouvernement”. Reporters sans frontières se demande si des pressions n’ont pas été exercées sur Zhao Lianhai pour qu’il rédige son message et renonce à ses droits. Son portable et celui de sa femme ont été coupés. Son avocat, M. Li Fangping, a affirmé à l’Agence France-Presse “être dans l’impossibilité de confirmer la libération de son client”. Le 10 décembre dernier, des journalistes qui voulaient enquêter sur la rumeur de sa libération pour raison médicale avaient tenté de se rendre au domicile de Zhao Lianhai. Ils avaient été empêché d’approcher l’appartement, et certains avaient été agressés. Par la suite, les policiers avaient refusé d’enquêter sur l’affaire. Les autorités semblent donc utiliser une nouvelle forme de pression sur les blogueurs et militants : faire disparaître les prisonniers de conscience et faire croire à leur libération en signe d’ouverture. L’exemple de Zhao Lianhai n’est pas isolé. Le sort de Hada, journaliste chinois et militant des droits de la minorité mongole, demeure également inconnu. Alors que les autorités ont affirmé l’avoir libéré au terme de sa peine, le 10 décembre dernier, Hada et ses proches restent injoignables. (voir l'article). Gao Zhisheng, l’un des premiers "avocats aux pieds nus" est également porté disparu depuis avril 2010, mais les autorités refusent toujours d’enregistrer officiellement son cas comme une “disparition” (voir l'article).
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Updated on 20.01.2016