Le ministre de l'Information tient des propos agressifs envers la presse et ses défenseurs

Dans une lettre adressée au Premier ministre somalien, datée du 10 octobre 2007, Reporters sans frontières lui a fait part de son "étonnement" suite aux "déclarations agressives" de Madobe Numow Mohamed, ministre de l'Information, à l'encontre du partenaire de l'organisation en Somalie, la National Union of Somali Journalists (NUSOJ), les 3 et 6 octobre 2007. "Ces déclarations sont incompréhensibles et inquiétantes. La NUSOJ a été un partenaire utile et efficace dans la reconstruction de la Somalie depuis la mise sur pied du gouvernement fédéral de transition que vous dirigez. Elle a assuré la formation continue et la protection des journalistes somaliens dans un contexte particulièrement difficile. En tant que syndicat, sa vocation est d'intervenir dans les affaires de la corporation journalistique et, en tant qu'organisation partenaire de Reporters sans frontières, elle fait preuve d'une vigilance extrême en ce qui concerne le respect des règles démocratiques en Somalie", a écrit l'organisation dans sa lettre. "C'est pourquoi les déclarations hostiles de votre ministre de l'Information sont très préoccupantes et méritent des explications. Nous vous demandons de bien vouloir prendre des mesures garantissant la sécurité de la NUSOJ et de son personnel, et de persuader Madobe Numow Mohamed que notre organisation partenaire est un allié légitime et incontournable de la tâche qui incombe à votre gouvernement", a-t-elle ajouté. Dans une lettre du 3 octobre adressée à toutes les organisations non gouvernementales internationales et locales, Madobe Numow Mohamed a affirmé que son ministère était la seule autorité légitime en matière de presse, déclarant "qu'aucune ONG ne peut endosser la responsabilité du journalisme somalien autre que le ministère de l'Information" (sic). D'autre part, dans une interview accordée à Radio Shabelle le 6 octobre, le ministre a affirmé qu'il "ne reconnaît pas la NUSOJ" et que l'organisation somalienne "n'a pas le droit de représenter et d'organiser les journalistes." Il l'a accusée de jouer le "rôle du ministère" et lui a fait porter la responsabilité de tous les problèmes de la presse somalienne "qui ont besoin d'être résolus".
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Updated on 20.01.2016