Le ministère de la Culture et l’Orientation islamique, lieu d’interrogatoire pour les journalistes
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“Le 21 mai 2012, lors de l’examen périodique universel de la situation des droits de l’homme au Royaume du Bahreïn, la délégation de la République islamique d’Iran, présente à Genève, a demandé aux autorités bahreïnies de “libérer tous les prisonniers politiques, de mettre fin aux arrestations arbitraires des opposants et de mettre un terme à l’impunité qui règne dans le pays”. Reporters sans frontières est, pour une fois, d’accord avec les recommandations de la République islamique d’Iran. L’organisation est cependant abasourdie de cette leçon de morale donnée par l’Iran, alors que des centaines de prisonniers politiques, parmi lesquels 31 journalistes et 18 net-citoyens, croupissent dans les prisons iraniennes. L’Iran, un des pays les plus répressifs au monde, ferait bien de s’appliquer ses propres recommandations”, a déclaré Reporters sans frontières.
Selon les informations recueillies par l’organisation, les responsables du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique à Téhéran continuent de convoquer les journalistes.
D’organe de censure, le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique est devenu un véritable d'instrument de contrôle et de répression depuis l’arrivée au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad. Le ministre, Mohammad Hosseini, et ses deux collaborateurs, Mohammad Jafar Mohammad Zadeh, vice-ministre des Affaires de la presse et de l’Information, et Mohammad Javad Aghajari, directeur du Département de la presse étrangère, sont responsables des convocations de journalistes dans les locaux du ministère et de leurs interrogatoires par des agents du ministère des Renseignements ou des gardiens de la révolution. Parmi les journalistes interrogés, figurent des collaborateurs de médias étrangers. Les interrogatoires sont le plus souvent violents, et les journalistes victimes de mauvais traitements.
“Ces actes sont intolérables. Nous demandons aux institutions internationales à vocation culturelle d’arrêter toute collaboration avec ce ministère qui autorise les interrogatoires et les mauvais traitements d’intellectuels dans ses propres locaux”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 21 mai 2012, Fariborz Rais Dana, écrivain et membre de l’Association des écrivains iraniens, a été arrêté à son domicile et transféré à la prison d’Evin. Cet éminent économiste avait déjà été arrêté le 19 décembre 2010, pour avoir sévèrement critiqué le gouvernement et sa politique de libéralisation des prix lors d’une interview sur la chaîne de télévision BBC en farsi. Il avait été libéré provisoirement, moyennant une caution de 30 millions de tomans (soit 22 500 euros), le 17 janvier 2011. Il avait été condamné, le 17 juin 2011, à un an de prison ferme par la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour "propagande contre le régime" et "appartenance à une association illégale". Le verdict a été confirmé en décembre 2011 par le tribunal d’appel de Téhéran.
Le 19 mai dernier, Rahman Bozari, journaliste des pages “Opinions” du quotidien Shargh, a été arrêté suite à une convocation du parquet de la prison d’Evin. Il avait été arrêté le 29 mai 2011, avant d’être libéré sous caution un mois plus tard et condamné à deux ans de prison ferme et 70 coups de fouet pour “publicité contre régime” par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Par ailleurs, Reza Taleshaian Jolodarzadeh, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Sobeh azadi (suspendu en octobre 2011), a été condamné à un an de prison ferme, pour “publicité contre régime” par le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Le journaliste souffre d’une maladie grave due à une blessure remontant à la guerre Iran-Irak (1980-1988). Selon son médecin, sa détention risque d’aggraver sa maladie. Il avait été arrêté le 4 février 2012 suite à une convocation au tribunal de la révolution et libéré le 17 avril dernier. Selon le code pénal islamique, le journaliste dispose de 21 jours pour faire appel de cette condamnation.
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Updated on
20.01.2016