Le Maghreb & Moyen-Orient

L'immobilisme en Iran, la violence en Irak En Iran (166e), les journalistes doivent faire face à une attitude très agressive des autorités qui ne permettent l'expression d'aucune critique ni d'aucune revendication politique ou sociale. Comme chaque année, ce pays est celui qui emprisonne le plus grand nombre de journalistes du Moyen-Orient. Huit y sont actuellement détenus. Plusieurs ont dû répondre à des charges infondées mais néanmoins très graves pouvant les mener à la prison pour avoir dénoncé la lapidation, la corruption ou pour avoir travaillé pour un média étranger. En Irak (157e), les journalistes craignent avant tout les groupes armés qui les prennent pour cible sans que les autorités n'aient trouvé un moyen de mettre un terme à cette litanie macabre. Depuis le début du conflit en mars 2003, plus de 200 professionnels des médias ont été assassinés. Déception au Maghreb Le bilan des pays d'Afrique du Nord est très mitigé avec des remontées peu significatives en Algérie (123e) et en Tunisie (145e) et des chutes inquiétantes : celles du Maroc (106e) et de l'Egypte (146e), en raison des nombreuses poursuites judicaires engagées contre la presse indépendante. Les enquêtes publiées sur les abus policiers, le recours à la torture durant les interrogatoires ou encore le manque d'indépendance de la justice ont enragé les autorités égyptiennes qui ont resserré l'étau autour des journalistes indépendants. Malgré toutes les pressions subies, ces derniers ont ouvertement montré leur manque d'enthousiasme concernant l'éventuelle succession de Gamal Moubarak, fils de l'actuel président. S'ils sont mieux lotis que leurs confrères égyptiens, les journalistes marocains ont subi, au cours de l'année écoulée, des attaques répétées auxquelles ils n'étaient pas préparés. Saisies et suspensions de journaux, convocations, incarcérations et condamnations sévères vont laisser des traces au sein d'une profession qui se méfie dorénavant des promesses de réformes du pouvoir. Accalmie pour les journalistes du Golfe Quelques avancées ont été enregistrées dans certains pays du Golfe : Koweït (63e), Emirats arabes unis (65e), et Qatar (79e). Les autorités ont fait preuve de plus d'ouverture et, dans certains cas, des initiatives ont été prises afin de modifier le cadre juridique, dans un sens plus libéral. Cependant, l'autocensure reste omniprésente dans la presse de ces pays. L'Arabie saoudite (148e) quitte, pour la première fois, les vingt derniers du classement. Les journalistes saoudiens ont bénéficié d'une certaine accalmie au cours de l'année écoulée. Mais le contrôle exercé par le comité de surveillance des médias, au sein du ministère de l'Information, empêche le royaume wahhabite de monter plus haut dans le classement.
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Updated on 20.01.2016