Le magazine The Economist interdit pour un dossier sur la Chine

Reporters sans frontières a dénoncé l'interdiction de parution de l'avant- dernier numéro du magazine britannique The Economist par les autorités de Pékin. L'organisation pour la défense de la liberté de la presse a demandé, dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan, actuellement en visite à Paris, de s'assurer personnellement que cette édition de The Economist soit disponible dans les kiosques. "Alors que vous êtes en France pour promouvoir la candidature de Shanghai à l'organisation de l'exposition universelle de 2010, votre gouvernement prive une nouvelle fois certains Chinois du droit de s'informer librement sur la situation du pays. Ces actes de censure compromettent sérieusement l'amélioration de son image à l'étranger", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. Selon les informations recueillies par l'organisation, les autorités chinoises ont interdit, le 20 juin, la distribution de l'édition datée du 15 juin de The Economist. Ce numéro, dont l'éditorial était intitulé "Libérez la politique en Chine", comportait un dossier spécial sur le pays, signé par le correspondant du magazine à Pékin, James Miles. Cette enquête, qui insistait sur la nécessité de réformes politiques pour réaliser les objectifs de croissance du pays, faisait référence à des sujets sensibles tels que le mouvement spirituel Falungong, les mouvements prodémocratiques de 1989 ou les nouveaux marchés financiers chinois. Selon James Miles, cité par le quotidien South China Morning Post, si les articles relatifs à la Chine sont fréquemment retirés des exemplaires de The Economist avant de paraître en kiosques, c'est "la première fois qu'une édition entière" est interdite de distribution. Pete Bakker, directeur du département de diffusion du magazine pour la zone Asie-Pacifique, a déclaré que le magazine avait anticipé cette interdiction en vérifiant auprès de la société nationale de distribution que son numéro serait bien distribué. Cette dernière leur a finalement annoncé, cinq jours plus tard, que cette édition n'était pas "légale". Alors que les mille copies réservées aux hôtels internationaux n'ont pas été livrées, les abonnés ont toutefois pu recevoir cette édition.
Publié le
Updated on 20.01.2016