Le lauréat du National Press Club Press Freedom Award est incarcéré depuis 19 mois

Alors que le National Press Club s’apprête à remettre ce soir à Washington - “par contumace” - son prix pour la liberte de la presse 2014 à Ahmed Humeidan, Reporters sans frontières, Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain (ADHRB), Freedom House, Human Rights First, Just Foreign Policy et Project on Middle East Democracy (POMED) se mobilisent pour demander la libération de ce photographe bahreïni, de renommée internationale, incarcéré depuis le 29 décembre 2012. Ahmed Humeidan, âgé de 26 ans, a été condamné, le 26 mars dernier, à dix ans de prison ferme. Il est officiellement poursuivi pour avoir attaqué le commissariat de police de Sitra le 8 avril 2012. La cour d’appel devrait rendre son verdict le 25 août prochain. Ahmed Humeidan a déclaré à sa famille et à son avocat avoir été victime de tortures psychologiques et de menaces de mort depuis son arrestation. Son avocat a demandé à plusieurs reprises l’ouverture d’une enquête indépendante sur les déclarations de tortures de son client, et exhorté les autorités pénitentiaires à autoriser un médecin à examiner l’état de santé d’Ahmed Humeidan. Créé en 1908, le National Press Club défend, grâce à son Press Freedom Committee, les droits des journalistes et lutte pour la transparence à travers le monde. Le National Press Club Award - décerné chaque année à l’occasion d’un dîner de gala - vient récompenser le travail de deux journalistes (un étranger et un Américain) qui se sont notamment illustrés pour la liberté de la presse. Lors de l’annonce du nom des lauréats, le président du NPC, Myron Belkind, avait déclaré: “Ahmed Humeidan est un photojournaliste, pas un criminel. Les autorités du Bahreïn doivent le libérer, ainsi que les autres journalistes emprisonnés pour le seul “crime” d’avoir fait leur travail”. Reporters sans frontières rappelle que douze acteurs de l’information sont actuellement détenus au Bahreïn, parmi eux six ont été condamnés, tous à de lourdes peines. Deux autres font l’objet de poursuites judiciaires. Nombreux sont ceux à avoir quitté le pays pour demander l’asile. En arrêtant arbitrairement des acteurs de l’information, ainsi que les acteurs pacifiques de la société civile, les autorités bahreïnies cherchent à museler les voix dissidentes dans le Royaume. Les six organisations signataires réitèrent leur demande de libération immédiate et sans condition d’Ahmed Humeidan ainsi que celle de tous les acteurs de l’information détenus du fait de leurs activités professionnelles dans le pays. Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain (ADHRB)
Freedom House
Human Rights First
Just Foreign Policy
Project on Middle East Democracy (POMED)
Reporters sans frontières
Publié le
Updated on 20.01.2016