Le journaliste Wu Shishen devrait être libéré en juillet 2005

Le ministère chinois de la Justice a réduit la peine du journaliste Wu Shishen, condamné, en avril 1993, à la prison à vie sur ordre de l'ancien président Jiang Zemin pour "avoir divulgué illégalement des secrets d'État " à l'étranger. Reporters sans frontières se réjouit de la libération prochaine de ce journaliste. " C'est une excellente nouvelle. Nous espérons que votre gouvernement accordera sa clémence aux dizaines d'autres journalistes et cyberdissidents qui purgent injustement de lourdes peines ", a affirmé l'organisation dans une lettre au ministre de la Justice, Zhang Fusen. Reporters sans frontières remercie les médias qui ont défendu Wu Shishen dans le cadre du parrainage des journalistes emprisonnés. Selon l'organisation de défense des prisonniers politiques chinois Dui Hua, le ministère chinois de la Justice a réduit la peine de prison infligée à Wu Shishen, journaliste de l'agence officielle Xinhua. Ce qui devrait lui permettre d'être libéré le 10 juillet 2005. Wu Shishen a été arrêté, le 26 octobre 1992, en compagnie de son épouse Ma Tao, également journaliste, qui a elle-même passé six années en détention. Les autorités lui reprochent d'avoir transmis à Leug Wai-man, consœur du quotidien Hong Kong Express, une copie d'un discours que le président Jiang Zemin devait prononcer quelques jours plus tard lors du XIVe congrès du Parti communiste chinois. Le 6 novembre 1992, il a été condamné à une peine de dix ans de prison pour avoir divulgué des secrets d'Etat. Pourtant, le même discours a été diffusé une semaine plus tard par la télévision. A la demande de Jiang Zemin, la cour d'appel l'a condamné, le 30 août 1993, à la prison à vie, assortie de la privation définitive de ses droits politiques. Le journaliste, âgé de 43 ans, est détenu dans la prison n°2 de Pékin où s'entassent deux mille détenus. Cette relaxe intervient alors que Zhao Yan, un collaborateur chinois du quotidien New York Times, a été formellement placé en état d'arrestation le 20 octobre 2004. Il est également accusé de "divulgation de secrets d'Etat", crime passible de la peine de mort. Malgré les démentis du journal américain, il est accusé d'avoir fourni des informations sur le départ de l'ancien président Jiang Zemin du poste de président de la Commission centrale militaire.
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Updated on 20.01.2016