Le journaliste Slim Boukhdir menacé dans sa cellule : Reporters sans frontières appelle les autorités à assurer la sécurité du détenu, faute de vouloir le libérer

Reporters sans frontières a adressé, le 30 mai 2008, un courrier à Nabil Kalboussi, directeur général des prisons et de la rééducation, pour exprimer son inquiétude concernant l'intégrité physique du journaliste Slim Boukhdir, détenu à la prison civile de Sfax (231 km au sud de Tunis). “Nous avons appris avec effroi qu'un détenu muni d'un couteau a été laissé seul, pendant plus d'une heure, avec le journaliste le 27 mai dernier. Ce prisonnier de droit commun a menacé de le poignarder à plusieurs reprises sans que les gardiens postés près de la cellule n'interviennent malgré les cris et les nombreux appels à l'aide lancés par le journaliste. Pendant plus d'une heure, Slim Boukhdir a été aux prises avec cet individu, réputé dangereux, introduit dans la cellule du journaliste pour le terroriser”, a écrit l'organisation. “Il est de votre obligation d'assurer la sécurité des détenus. Nous vous tiendrions pour responsable s'il arrivait quoi que ce soit à Slim Boukhdir. Par ailleurs, il est inadmissible que le détenu soit privé des conditions minimales d'hygiène. Monsieur Boukhdir a contracté la gale à cause de l'insalubrité de la prison et il n'est toujours pas autorisé à se laver dans les douches communes”, s'est indignée Reporters sans frontières. Cet incident est intervenu quelques jours après la publication d'une lettre dictée par Slim Boukhdir à son épouse durant une visite et dans laquelle il raconte ses conditions de détention. “J'ai toujours su que finirai en prison, je savais que le régime tunisien me réserverait ce sort tôt ou tard”, a-t-il déclaré dès la première phrase de son message. Slim Boukhdir a été arrêté le 26 novembre 2007 suite à un contrôle d'identité sur la route reliant Sfax à la capitale tunisienne. Le journaliste a été condamné, le 4 décembre, à un an de prison pour “outrage à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions”, “atteinte aux bonnes moeurs” et “refus de présenter ses papiers d'identité” par le tribunal cantonal de Sakiet Ezzit dans la banlieue de Sfax. Le 27 mai 2008, Reporters sans frontières a lancé un appel à plus d'une vingtaine d'ambassades étrangères basées à Tunis pour leur demander de recevoir la famille de Slim Boukhdir, en signe de soutien au journaliste.
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Updated on 20.01.2016