Le journaliste saoudien, Alaa Brinji, condamné pour une série de tweets
Le journaliste Alaa Brinji, qui a écrit pour les journaux locaux AL-Sharq, El Bilad et Okaz, a été condamné le 24 mars 2016 à cinq ans de prison et une amende de 50 000 riyals saoudiens pour des tweets jugés insultants à l’égard de dirigeants saoudiens. Jugé par le tribunal pénal spécial (tribunal antiterroriste), il est reconnu coupable d’avoir tourné en ridicule des figures religieuses, “provoqué l’opinion publique” en plus d’avoir “accusé des agents des forces de sécurité d'avoir tué des manifestants à Awamia” (province de l’Est du pays) et violé l’article 6 de la loi anti-cybercriminalité. Le tribunal a demandé la fermeture de son compte Twitter.
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Alaa Brinji, journaliste saoudien de 33 ans, croupit en prison depuis plus d’un an sans procès ni charges. Les raisons de sa détention demeurent floues et le journaliste est privé de sa défense. RSF demande sa libération immédiate et inconditionnelle.
“La détention du journaliste Alaa Brinji est abusive et contraire aux normes du droit international, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient & Maghreb de l’organisation. Nous demandons sa remise en liberté immédiate. Les autorités saoudiennes ne peuvent pas s’attaquer arbitrairement à toutes les voix indépendantes et critiques du royaume en les jetant en prison, sans moyens de se défendre. Il s’agit là d’un procédé inique odieux.”
Journaliste pour le média local en ligne Al Sharq depuis 2012, Alaa Brinji a été arrêté le 13 mai 2014 alors qu’il rentrait du Bahrein avec sa famille. Interrogé par les autorités saoudiennes, il demeure à ce jour incarcéré dans la prison de Marabith dans la ville de Damman sans aucune charge officielle et sans date de procès prévu. Privé d’avocat, il a été victime de mauvais traitements en prison, soustrait à la lumière du jour pendant près de trois mois alors même qu’il souffre d’une maladie de la peau.
Le journaliste et blogueur saoudien a été interpellé en raison de propos et commentaires critiques publiés sur les réseaux sociaux. Selon nos sources, il serait accusé d’avoir commenté des fatwas religieuses sur une page Facebook qu’il avait créée puis supprimée par peur de représailles. D’autres sources soutiennent qu’il a été arrêté en raison de ses critiques et de son activisme sur les réseaux sociaux contre certaines clauses de la loi anti-terrorisme saoudienne adoptée en février 2014.
L’Arabie saoudite, pays listé Ennemis d’Internet par RSF, figure à la 164ème place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse en 2015 établi par l’organisation. Le royaume saoudien ne tolère aucun média libre et la répression en ligne n’a fait que s’accroître depuis les printemps arabes en 2011.