Le journaliste Maheshwor Pahari (photo), détenu à Pokhara depuis janvier 2004, est décédé d'une tuberculose. Les autorités pénitentiaires ont toujours refusé de lui dispenser des soins adéquats. Reporters sans frontières demande à Ian Martin, représentant au Népal du Haut commissaire pour les droits de l'homme des Nations unies, d'ouvrir une enquête sur ce décès afin d'en établir les responsabilités.
Reporters sans frontières est indignée par la mort en détention du journaliste Maheshwor Pahari en raison du refus répété des autorités pénitentiaires de le faire soigner. Le journaliste est décédé d'une tuberculose, dans la soirée du 4 octobre 2005.
« Le gouvernement a une responsabilité évidente dans la mort de ce jeune journaliste. Détenu au secret pendant des mois, torturé, puis placé dans une cellule insalubre, Maheshwor Pahari est une nouvelle victime de la politique criminelle des forces de sécurité à l'encontre de toute personne suspectée de sympathie pour les rebelles maoïstes, a affirmé Reporters sans frontières. Nous demandons à Ian Martin, représentant au Népal du haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, d'ouvrir une enquête sur ce décès afin d'en établir les responsabilités.
Après ce drame, le gouvernement doit prendre des dispositions pour libérer dans les meilleurs délais les trois journalistes toujours emprisonnés : Tej Narayan Sapkota, Rupak Sapkota et Nagendra Upadhyay.
Une semaine seulement après avoir été transféré de la prison de Pokhara à l'hôpital régional de cette ville située à l'ouest de Katmandou, Maheshwor Pahari, âgé de 30 ans, a succombé à une tuberculose. Malgré l'avis des médecins, les autorités pénitentiaires venaient de refuser une nouvelle fois son transfert vers Katmandou. Jusqu'à la fin, la police a refusé à ses collègues et amis le droit de le voir. Seule son épouse a pu lui parler pendant quelques minutes à l'hôpital.
Le journaliste était malade depuis plusieurs mois, mais ses gardiens refusaient de lui fournir les médicaments nécessaires et d'améliorer ses conditions de détention. Maheshwor Pahari était détenu avec près d'une centaine de personnes dans une cellule prévue pour vingt prisonniers.
Selon plusieurs témoignages recueillis par Reporters sans frontières, Maheshwor Pahari était en bonne santé au moment de son arrestation.
Son épouse, Durga Pahari, mère de deux fils, a affirmé : « Les médecins ont conseillé son transfert dans un meilleur hôpital mais à cause de l'ignorance des gardiens et de l'administration de la prison, il est mort. »
Malgré l'absence de preuves, les forces de sécurité se sont acharnées pendant plusieurs années contre ce jeune journaliste accusé de liens avec la rébellion maoïste. Arrêté une première fois, le 2 janvier 2004, Maheshwor Pahari travaillait pour l'hebdomadaire local Rastriya Swabhiman qui avait cessé de paraître après la rupture du cessez-le-feu par les maoïstes, en août 2003. Il était détenu au secret dans la caserne de Phulbari, près de Pokhara, en vertu de la loi antiterroriste.
Le 13 mai 2005, Maheshwor Pahari avait été de nouveau incarcéré alors qu'il sortait de la prison de Kaski, près de Pokhara, après avoir purgé une peine de six mois, et conduit au poste de police de Ward à Bagar, quartier du nord de Pokhara.