Le journaliste Ibrahim Jassam entame sa seconde année de détention par l’armée américaine

Reporters sans frontières condamne le maintien en détention d’Ibrahim Jassam, photographe de l'agence de presse Reuters, qui entame aujourd’hui sa deuxième année de détention aux mains des forces américaines en Irak. Le journaliste n’a toujours pas été inculpé officiellement. Ibrahim Jassam est à ce jour le seul journaliste détenu par l’armée américaine. « Alors qu’elle se désengage des grandes villes du pays au profit des autorités irakiennes, l'armée américaine s'obstine, depuis un an, à priver Ibrahim Jassam de liberté. Cette détention sans inculpation est illégale. Innocenté par la justice irakienne, Ibrahim Jassam doit impérativement être libéré dans les meilleurs délais », a exhorté l’organisation. Arrêté le 1er septembre 2008 par un contingent des forces américaines et irakiennes, dans le quartier de Mahmoudiyah, au sud de Bagdad, Ibrahim Jassam a été déclaré innocent le 30 novembre 2008 par la Cour criminelle centrale irakienne, qui avait demandé sa relaxe. Pourtant, il est toujours détenu dans la prison de Buki (Bassora, 550 km au sud de Bagdad). Contactée par téléphone, une sœur du journaliste a confié à Reporters sans frontières son inquiétude quant à l’état psychologique de son frère : « Au cours de notre dernière visite, il était fatigué et déprimé. Il faut qu’il sorte. » Reporters sans frontières a adressé plusieurs demandes de libération au commandant des forces armées en Irak, le général Raymond T. Odierno. Les courriers n’ont pas reçu de réponse officielle. « A l'heure où le président des Etats-Unis annonce le retrait des forces combattantes américaines d'Irak dans les seize prochains mois, confirmant ainsi un transfert complet de la souveraineté du pays, il est aujourd'hui incompréhensible que les forces américaines ne se conforment pas aux décisions de la justice irakienne », a écrit l’organisation le 4 mars 2009.