Le journaliste français Jean-Paul Ney remis en liberté provisoire
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Reporters sans frontières salue la remise en liberté provisoire, le 6 mai 2009 à Abidjan, du photographe français Jean-Paul Ney. Ce dernier était détenu depuis janvier 2008 à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), dans le cadre d’une instruction sur un "complot" présumé visant à saboter le processus de paix en Côte d'Ivoire.
"Bien que l'affaire 'Noël à Abidjan' n'ait pas livré tous ses secrets et que le rôle joué par Jean-Paul Ney dans cette opération doive encore être éclairci, nous accueillons avec soulagement cette remise en liberté. Après seize mois pénibles d'incarcération à la Maca, Jean-Paul Ney devrait pouvoir retrouver les siens, en France", a déclaré l'organisation.
Le 6 mai, à 15 heures, l'avocat ivoirien de Jean-Paul Ney, Me Minta Traoré, s'est rendu devant la chambre d'accusation du tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau. La justice ivoirienne a ordonné la remise en liberté provisoire de toutes les personnes impliquées dans l'affaire "Noël à Abidjan", y compris le journaliste français. Jean-Paul Ney, inculpé et incarcéré en janvier 2008 pour "attentat" et "complot contre l'autorité de l'Etat", a quitté la Maca le 6 mai à 20 heures 15 (heure locale). A sa sortie de prison, il a déclaré à Reporters sans frontières : "Je suis devant la porte de la Maca et le consul de France m'attend. Je suis sur un petit nuage. Je ne sais pas quand je vais en redescendre. Je suis pressé de rentrer en France".
La veille, répondant à la question d'un journaliste du quotidien L'Intelligent d'Abidjan, à l'issue d'une rencontre avec le président Laurent Gbagbo à sa résidence de Yamoussoukro (Centre), le secrétaire d'Etat français à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, avait annoncé l'imminente remise en liberté provisoire de Jean-Paul Ney. Pour l'officiel français, cette "nouvelle positive" et l'entretien qu'il a eu avec le chef de l'Etat ivoirien doivent permettre "d'écrire une page nouvelle des relations franco-ivoiriennes". Les autorités ivoiriennes ont quant à elles qualifié cette libération de "geste humanitaire".
Jean-Paul Ney a été arrêté à proximité du siège de la Radiotélévision ivoirienne (RTI) à Abidjan, le 27 décembre 2007, en possession de 14 heures de vidéos dévoilant les coulisses d'une tentative de putsch. Ce complot, ourdi par Ibrahim Coulibaly, dit "IB", a été dénoncé le 28 décembre à Bouaké (Centre) par les Forces nouvelles (FN), l’ex-rébellion qui participe désormais au gouvernement et partage le pouvoir avec le président Laurent Gbagbo.
Un documentaire de l'agence Capa, intitulé "Manipulations sous haute tension" et diffusé sur la chaîne Planète le 22 avril 2009, s'efforce de démêler les fils de cette étrange affaire. Fruit de plus d'un an d'enquête en France et en Côte d'Ivoire, ce documentaire tourne autour du personnage de Jean-François Cazé, lequel se présente tour à tour comme mercenaire au service du putschiste "IB", stratège du "coup", puis agent des services de renseignements français, et démontre que certains hauts responsables français auraient eu connaissance de la préparation de ce coup d'Etat, baptisé "Noël à Abidjan".
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Updated on
20.01.2016