Le journaliste en ligne Baris Yarkadas relaxé

La 2ème chambre du tribunal correctionnel de Kadiköy, à Istanbul, a relaxé le journaliste en ligne Baris Yarkadas, poursuivi pour "offense à la personne" par Nur Birgen, présidente de la section d’expertise de la médecine légale. Le tribunal a décidé que les éléments constitutifs du délit n’étaient pas réunis. Baris Yarkadas, directeur de la publication du journal en ligne gercekgundem.com (“Agenda Réel”), risquait deux ans et demi de prison. Nur Birgen a une semaine pour faire appel de cette décision. Baris Yarkadas avait déjà été relaxé, dans une autre affaire, le 9 juin 2010, par la 7ème chambre du même tribunal, des charges d’“insulte au président Abdullah Gül”. Il était reproché au journaliste d’avoir autorisé la publication d’un message critiquant le président, envoyé par un internaute. ---------------------------------------- Un journaliste en ligne acquitté mais toujours poursuivi dans une autre affaire
9 Juin 2010
Le 9 juin 2010, la 7e chambre du tribunal correctionnel de Kadiköy d'Istanbul a acquitté Baris Yarkadas, directeur de la publication du journal en ligne gercekgundem.com. Il encourait une peine de 5 ans et 4 mois de prison en vertu de l'article 299 alinéa 2 du code pénal, pour n'avoir pas retiré de ce site le message d'un internaute. Il était accusé d' "insulte envers le président de la République" par le procureur de la République de Kadiköy, Dursun Yilmaz. Le juge Tahsin Dogan a déclaré que Baris Yarkadas ne pouvait être tenu pour responsable du message envoyé par l'internaute Türkeli27 et que ce message était considéré comme relevant de la liberté d'expression. Baris Yarkadas comparaîtra, le 21 juin prochain, devant la 2e chambre du tribunal correctionnel de Kadiköy pour une autre affaire. Il est poursuivi pour "offense à la personne" par Nur Birgen, présidente de la section d'expertise de la médecine légale, pour son reportage "Pourquoi a-t-on aboli la peine de mort?", publié le 22 juillet 2009 sur le site gercekgundem.com. Le reportage traitait des expériences de la médecine légale et de son système de nomination. La crédibilité de Nur Birgen était mise en cause suite aux révélations sur plusieurs abus commis dans le cadre de ses fonctions, notamment des violations des droits de l'homme. Celle-ci a été récompensée et nommée à la Direction de la médecine légale malgré le fait qu'elle a été démise de ses fonctions en 1996 pour voir utilisé la torture. ------------------------------------------------------------------------ Un journaliste en ligne poursuivi injustement pour "insulte"
02/03/2010
Le 3 mars 2010, la 7e chambre du tribunal correctionnel de Kadiköy examinera la plainte déposée contre Baris Yarkadas, journaliste en ligne du journal Gercek Gündem (Agenda Réel). Il est accusé par les services du président Abdullah Gül d'"insulte au président de la République", pour n'avoir pas retiré sur le site du journal un article déposé par un internaute. Il risque cinq ans de prison en vertu de l'article 299 alinéa 2 du Code pénal sur l'infraction d'insultes au président, aggravée si elle est commise par voie de presse. "Reporters sans frontières condamne ces poursuites infondées : il est incompréhensible que Baris Yarkadas soit accusé d'"insulte" alors qu'il n'est pas l'auteur des propos incriminés sur le site et que ce dernier n'a pas utilisé de termes vulgaires ni injurieux. Cette affaire est révélatrice d'une volonté des autorités d'intimider et de réduire au silence les voix critiques. Nous demandons l'abandon immédiat des charges qui pèsent contre le journaliste", a déclaré l'organisation. Les services du Président ont déclaré eux-mêmes qu'ils connaissaient "l'agresseur", le véritable auteur du texte, en estimant qu'il résidait à l'étranger. Le texte de l'internaute critiquait le président Gül et prétendait que le président de l'Arménie, Serj Sarkisian, défiait la Turquie : "Bravo à vous, vous avez piétiné l'honneur de la grande République de Turquie." Baris Yarkadas est sous le coup de multiples procédures judiciaires. Le 5 mars 2010, il doit également comparaître devant la même cour, accusé cette fois-ci d'"offense à la personne" par Nur Birgen, présidente de la section d'expertise de la médecine légale. Il avait évoqué dans un article les violations des droits de l'homme qu'elle aurait commises, des accusations émises par plusieurs ONG.
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Updated on 20.01.2016