Ce 27 octobre, le journaliste freelance
Christian Perrin a été convoqué au palais de justice de Pointe Noire. Depuis plusieurs jours, il fait l’objet de sérieuses menaces de la part du préfet de Pointe-Noire, du directeur de zone, du directeur général de la police nationale et du maire de la ville. Ces menaces ont commencé lors de la couverture par le journaliste des
manifestations d’opposition à la fin du mois de septembre et le 17 octobre quand la police a ouvert le feu sur la foule lors d’une manifestation à Pointe-Noire. Le journaliste, très suivi au Congo, avait déjà fait l’objet d’intimidations par le passé.
Le 20 octobre, le journaliste a été victime d’une tentative d’enlèvement par des hommes en uniforme. Ce dernier était dans son véhicule quand des policiers cagoulés lui ont demandé de se rabattre, mais il est parvenu à s’enfuir in extremis. Depuis, Christian Perrin et sa famille ont été victimes de plusieurs menaces d’enlèvement et de mort par les autorités locales.
“
RSF demande aux autorités congolaises de cesser leurs intimidations à l’égard de la presse, déclare Virginie Dangles, rédactrice en chef de RSF.
En pleine période électorale, les journalistes doivent pouvoir exercer librement leur profession”.
Ces menaces surviennent en effet dans un climat politique tendu lié au referendum du 25 octobre sur la nouvelle constitution. Le 20 octobre dernier, le signal de RFI et Internet étaient
coupés sur l’ensemble du territoire congolais alors même qu’une manifestation d’opposition était organisée. Le 26 octobre, le journaliste pour le site d’information
Brazza News,
Ghys Fortuné Bemba Dombe était arrêté. Il est depuis détenu provisoirement. Le journaliste avait récemment écrit un
article accusant le président Denis Sassou Nguesso de faire appel à des mercenaires pour s’attaquer aux opposants de la nouvelle constitution.
Le Congo occupe la 107ème place au
Classement 2015 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.