Reporters sans frontières accueille avec satisfaction la libération, le 29 janvier 2006, d'Anas Tadili, directeur de l'hebdomadaire Akhbar al-Ousbouaâ, incarcéré depuis le 29 septembre 2004 pour « diffamation » à l'encontre d'un ministre.
Reporters sans frontières accueille avec satisfaction la libération, le 29 janvier 2006, d'Anas Tadili, directeur de l'hebdomadaire Akhbar al-Ousbouaâ, incarcéré depuis le 29 septembre 2004 pour « diffamation » à l'encontre d'un ministre.
« Nous sommes soulagés de la décision de la justice marocaine. Il n'en reste pas moins que le recours à des peines de prison pour diffamation est injustifié. Nous demandons au roi Mohammed VI de garantir que, dans le futur, plus aucun journaliste ne sera emprisonné pour des délits de presse », a déclaré Reporters sans frontières.
L'article incriminé, paru le 9 avril 2004 dans les colonnes d'Akhbar al-Ousbouaâ, portait sur l'homosexualité présumée d'un membre du gouvernement. Visé à mots couverts, le ministre des Finances aurait fait pression sur le ministre de la Justice pour faire incarcérer le journaliste.
Selon Maître Ziane, avocat d'Anas Tadili, le procureur général, qui avait ordonné par jugement la libération de M. Tadili, a dû recourir à une menace de poursuites judiciaires à l'encontre du directeur de la prison de Salé, près de Rabat. Ce dernier ne voulait pas libérer le journaliste, ayant reçu des instructions ministérielles
« Même si au regard de la culture musulmane, traiter quelqu'un d'homosexuel est très grave, rien ne saurait justifier un an de prison ferme pour une telle injure. Je crois que ce qui a compté devant la cour, c'est que M. Oualalou est ministre des Finances en fonction et a été professeur au Collège royal », avait commenté par téléphone Maître Ziane à Reporters sans fontières au moment du jugement.