Le journaliste Ali Abdallah de nouveau sous les verrous
Organisation :
Les services de sécurité de l'Etat ont interpellé, le 17 décembre 2007, le journaliste Ali Abdallah et les médecins Walid Bounni et Mohammad Yasser Al-Iti. Ces arrestations portent à sept le nombre de signataires de la Déclaration de Damas actuellement détenus dans le pays. Ces militants pro-démocratie n'ont toujours pas été inculpés mais restent en détention.
Ali Abdallah, 57 ans, collabore avec de nombreux médias arabophones dont les quotidiens Al-Khalij et Al-Arab. Il a été arrêté, le 17 décembre, à son domicile dans la banlieue de Damas. Le journaliste a déjà connu de nombreux démêlés avec le régime syrien et a été arrêté à plusieurs reprises. En 2006, il avait été emprisonné pendant six mois après avoir critiqué la politique nationale, notamment dans un article qualifiant de "faible" l'économie syrienne.
Le journaliste avait assisté, le 1er décembre 2007, aux côtés de Walid Bounni et Mohammad Yasser Al-Iti, au Conseil national de la Déclaration de Damas pour le changement démocratique.
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17.12.2007 - Nouvelle vague d'interpellations alors que le journaliste Michel Kilo entame sa 84e semaine de détention
Reporters sans frontières dénonce les récentes arrestations de plusieurs signataires d'un texte appelant à “un changement démocratique” en Syrie. C'est pour avoir signé une autre pétition que le journaliste Michel Kilo et l'avocat Anouar Al-Bounni avaient été arrêtés en mai 2006 et condamnés à de lourdes peines de prison. Le frère de ce dernier, Akram Al-Bounni, a été arrêté le 11 décembre 2007, quelques jours après avoir été élu au Conseil national de la Déclaration de Damas.
“Michel Kilo et Anouar Al-Bounni sont victimes d'une injustice depuis plus d'une année. Cela ne peut plus durer. Le régime syrien ne tolère aucun espace de libre expression. Cette dernière campagne d'arrestations à l'encontre des signataires d'un texte appelant le régime à faire preuve de plus d'ouverture en est une nouvelle confirmation. Les Syriens qui osent réclamer plus de démocratie se retrouvent en prison et leurs procès ne représentent que des formalités dont les dénouements sont connus par avance”, a déclaré l'organisation.
Le 11 décembre 2007, pas moins de 39 signataires de la Déclaration de Damas, qui s'étaient réunis au début du mois pour élire un nouveau bureau exécutif, ont été interpellés dans plusieurs villes du pays. Si la plupart d'entre eux ont été libérés après quelques heures, quatre membres du bureau, dont la présidente Fida'a Al-Horani et le secrétaire Akram Al-Bounni, sont toujours retenus dans la capitale par les services de sécurité de l'Etat. La Déclaration de Damas a été lancée en octobre 2005 et regroupe plusieurs membres de partis politiques interdits en Syrie. Les signataires appellent à un “changement démocratique et radical”.
Le journaliste et écrivain Michel Kilo, 67 ans, et l'avocat et activiste des droits de l'homme Anouar Al-Bounni, 48 ans, ont été arrêtés en mai 2006 après avoir signé le manifeste “Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth”. Ce texte, signé en 2006 par de nombreux intellectuels et militants des droits de l'homme, appelle à “respecter et consolider la souveraineté et l'indépendance du Liban et de la Syrie dans le cadre de relations institutionnalisées et transparentes”. Anouar Al-Bounni a été condamné, le 24 avril 2007, à cinq ans de prison pour “propagation de fausses informations qui affaiblissent la Nation” tandis que Michel Kilo a écopé, le 13 mai 2007, d'une peine de trois ans de prison pour “affaiblissement du sentiment national”.
Reporters sans frontières rappelle que la Syrie occupe la 154e place sur les 169 pays notés dans son classement mondial de la liberté de la presse établi en 2007.
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le "parrainage" des journalistes emprisonnés et appelait les médias internationaux à soutenir l'un d'entre eux. Plus de 200 rédactions dans le monde, des associations de journalistes, des clubs de la presse ou des institutions soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Michel Kilo est ainsi soutenu par : Le Pèlerin (France), Club de la presse Méditerranée 06 (France), Varios Foros (Espagne), Asociacion de la Prensa de Almeria (Espagne), Ayuntamiento de Calafell (Espagne).
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Updated on
20.01.2016